Spider-man noir Les yeux sans visage
David Hine, Fabrice Sapolsky/Carmine di Giandomecino
Panini, 2010
Le label noir de Marvel été inauguré en Décembre 2009 pour la série Spider-man et voilà le second volume proposé par la même équipe 100% européenne. Quatre autres titres d'autres séries sont disponibles.
Le contexte : offrir des aventures du héros tisseur de toile dans l'ambiance de la prohibition des années 30.
Dans cet épisode plutôt bien troussé, on suit Peter Parker, dans un costume pas franchement classe démanteler un réseau d'expérimentation scientifique mené sur des personnes noires.
Octavius est le médecin handicapé qui s'amuse avec les cerveaux de pauvres bougres, ramassés dans les prisons, et il arrange bien ses fournisseurs qui ont d'autres vues sur l'anéantissement total de cette "sous race" d'après eux.
Des relents d'holocauste qui font froid dans le dos, mais c'est justement cette atmosphère glauque et poisseuse qui donne tout son charme à ce one shot.
Les personnages évoluent dans un univers parallèle, ancien, où les origines sont quelque peu redéfinies.
Oubliez le costume rouge et bleu, oubliez les batailles au milieu des gratte ciel, ici, il s'agit plutôt de visages tuméfiés, de gros calibre, de mafia et d'hôtels miteux.
Et Octopus n'est qu'un scientifique de seconde zone dont la maladie congénitale empêche l'embauche par Henrich Himmler lui-même...(très belle scène finale)
La relation tendue entre Parker et Felicia, alias la chatte noir (du nom de son bar le Back cat) en grande partie basée sur le sexe apporte aussi une touche beaucoup plus adulte à cette série parallèle.
(à droite : je ne savais pas que les balconnets et les strings existaient dans les années 30 ?...)
Le dessin de l'italien Giandomenico, très "européen", (avec parfois même un côté "art déco") est assez agréable et se met de toute façon entièrement au service d'un scénario bien ficelé.
Noir,... et adulte : un bon polar, qui aurait presque pu se passer de l'homme araignée.