La région des fazendas de café (en rouge) et les principaux
points d'intérêt (en vert) : cliquez sur la carte !
Pour notre part, nous sommes partis à la découverte de deux d'entre elles, à partir de notre camp de base établi à Valença (au sein du charmant hôtel Palmeira Imperial) :
# La somptueuse (et pourtant assez méconnue et peu visitée) Fazenda Paraiso, qui se situe à une dizaine de kilomètres après le village de Rio das Flores, au nord-est de Valença. Elle fut construite entre 1845 et 1853, et appartenait à l'un des "barons" de la vallée du café, le vicomte Guimarães, propriétaire de 15 fazendas à la fin de sa vie. La visite de l'entrepôt de production et ses machines à café centenaires vaut particulièrement le détour - mais la demeure en elle-même est une splendeur, de style néoclassique sur deux niveaux, pour une surface totale de...2.200 m², de quoi y loger du monde !
La très belle entrée et les initiales "FP" sur le portail
La demeure, 1/2
La demeure 2/2
Le jardin et ses palmiers géants
# La non mois belle (quels jardins !) et pluri-disciplinaire (un site historique et culturel construit par le vicomte de Pimentel en 1860, une jolie "maison de musique" pour accueillir divers groupes de musique traditionnelle lors du festival hivernal, une activité de production artisanale de confitures, sauces et desserts en tout genres...) Fazenda Vista Alegre, que l'on rencontre sur la superbe route qui mène de Valença à Conservatoria. La maison principale est encore habitée aujourd'hui, ce qui lui donne un aspect plus "accessible", j'ai failli dire "commun", les photos qui suivent donnent la mesure de l'erreur linguistique que j'aurais commise ! :)
La maison...encore habitée
Superbe jardin tropical
La fontaine, d'époque
De nombreuses autres fazendas sont à découvrir dans la région, et certaines d'entre elles vous proposent même de vous loger...à des tarifs malheureusement plutôt très salés ! Mais l'immersion dans ces lieux bucoliques et reposants, loin du bruit et de la fureur de Rio, en vaut la chandelle. Selon l'avis des initiés, les meilleures sont la Fazenda Arvoredo, à Barra do Pirai, la Fazenda União, à Rio das Flores, et la Fazenda Florença, à Conservatoria.
Un mot pour conclure sur le déclin du cycle du café au Brésil, au virage du XXème siècle : la surproduction et l'appauvrissement des terres dans un laps de temps très court y furent pour beaucoup, mais la raison essentielle tient à...la fin de l'esclavage, aboli en 1889 (très tardivement !) : privée de cette main d'oeuvre gratuite et soumise, les fazendeiros (qui luttèrent d'ailleurs longtemps contre l'abolition) se retrouvèrent dans l'impossibilité de maintenir leur activité, très consommatrice en bras. Visiter cette région, c'est aussi se remémorer ces heures sombres de l'histoire humaine, où quelques-uns, riches et blancs, pouvaient asservir une multitude, contrainte et humiliée, parce que noire.