Mieux vaut tard que jamais ! De retour de Manchester depuis lundi soir, je peux enfin vous conter mon périple dans le nord de l’Angleterre et vous proposer un compte rendu qui, je l’espère, vous fera un peu partager le bonheur qui fut le mien ce week-end, pour mon deuxième pèlerinage à Old Trafford.
Il s’agit à présent de rouler à gauche et de dépasser par la droite pour traverser l’île dans sa longueur. Londres, puis Birmingham et enfin Manchester, un peu avant 13h. Plus on remontait sur la carte, plus les voitures abritaient de nos semblables, impatients d’applaudir notre grande équipe. Trouver l’hôtel, en plein centre de Manchester, trouver les clés de l’hôtel, boire un verre, retourner investir l’appartement et enfiler nos uniformes de Red Devils. Cap sur Old Trafford, enfin ! Trois petits kilomètres et ce géant majestueux se présente à nous. Ça a beau être la seconde fois, c’est toujours aussi impressionnant, émouvant, excitant. Le soleil semble vouloir s'inviter, ça grouille de monde. L’effervescence particulière de ce jour de fête se ressent. Un 19 énorme a été collé sur la façade, juste au-dessus de la statue de Sir Matt Busby. Partout, des images des joueurs et des illustrations nous rappelant combien ce moment est historique pour le club, comme si nous pouvions l’ignorer. Tous les 10 mètres, des vendeurs proposant t-shirts, écharpes et drapeaux. How much for this flag ? Seven. OK ! J’ai un drapeau. J’ai aussi fait la file dans l’un des nombreux kiosques rouges proposant le magazine du club. Un petit tour dans la boutique pour se rendre compte que cette petite entreprise ne connaît pas la crise, il y a tellement de monde que nous abandonnons le United Store… Pour le moment.
Je ne vais pas vous faire le détail du match que vous avez certainement suivi en même temps que moi, quatre jours après la guerre, juste dire que l’ambiance dans le stade était extraordinaire. Pendant toute la rencontre nous avons chanté, crié, applaudi, sauté de notre siège. Un match très agréable à regarder avec une équipe de Blackpool qui a joué jusqu’au bout, menant même 1-2 avant de subir le réveil des Red Devils. Comme souvent cette année, notre équipe a remonté son retard avant de l’emporter, pas décidée à finir sur une défaite. 4-2, quelques beaux buts, beaucoup d’occasions manquées. Berbatov aurait pu signer un triplé et être seul en tête du classement des buteurs, il n’en fut rien. Peu importe. Edwin Van der Sar, applaudi et chanté durant toute la rencontre, ne part pas sur une clean sheet. Peu importe. Pendant que quelques techniciens préparent le podium, Sir Alex et Edwin prennent le micro. Il y a beaucoup d’émotions, surtout quand Van der Sar prend la parole. Les joueurs rentrent au vestiaire. Les joueurs de Blackpool reçoivent une standing ovation, suivis de près par leur sympatique manager, Ian Holloway. Quelques minutes et un petit couac amusant avec une bombe à guirlandes brillantes plus tard, le speaker annonce l’entrée du trophée, porté par deux militaires handicapés, joignant lentement le podium via un beau tapis rouge. Entrée du staff, puis des joueurs qui se tiennent par les épaules et reprennent en cœur le « Campione ! Campione ! » qui résonne aussi en tribunes. Le hit du jour, à égalité avec « Are You Watchnig Merseyside » et « Que sera sera ». Remise des médailles, à l’applaudimètre, Rooney, Chicharito, Van der Sar et Giggs sont en tête. Michael Owen reçoit sa toute première médaille de champion, l’occasion de saluer à nouveau nos copains de Liverpool. Nous y sommes, Vidic pose enfin les mains sur notre trophée, parti un an du côté de Londres mais de retour à la maison. Notre capitaine soulève la Coupe des rois d’Angleterre, un titre amplement mérité qui couronne une saison difficile, un marathon de folie.
C’est pour ce genre de moment que nous vivons en tant que supporters, que nous soyons citoyens de Manchester ou habitant à des centaines, des milliers de kilomètres. Des moments déjà forts lorsqu’ils sont vécus à distance, multipliés par 10 en live. Quelle chance nous avons d’aimer un tel club, une telle équipe, un tel manager. Et alors que nombre d’équipes ont terminé leur saison, United a encore un match au programme, et quel match ! Wembley, nous voilà ! Barça, nous voilà !
Bizarrement, il n’y a pas de fête autour du stade, ni dans la ville. Il faut croire qu’elle a déjà eu lieu une semaine plus tôt et que les anglais n’ont pas envie d’aller bosser lundi avec la gueule de bois. Ce calme inattendu nous permet de retrouver nos esprits, encore enivrés par toutes ces scènes de bonheur . Petit resto espagnol, le même que l’an dernier, on attrape déjà nos petites habitudes, et retour à l’appart où un sommeil légitime nous gagnera très vite. Le lendemain, retour au stade, petit tour à la boutique, c’est beaucoup plus calme, on va pouvoir se faire plaisir, et tant pis si ça remplit les poches de Glazer ! Dans mon panier, un beau livre très détaillé retraçant toute l’histoire du club, le programme officiel de la finale de Ligue des Champions et deux plaques décoratives. Beaucoup plus raisonnable que la fois passée ! Le temps pour moi de tester enfin le Fish & Chips (moins dégueu que prévu) dans une petite baraque sur la Matt Busby Way, et il est déjà temps de reprendre la route, sous une pluie très anglaise.
I’ll be back !
GLORY GLORY MAN UNITED
PS : A suivre, les photos de ce week-end fantastique. Le temps de trier celles qui sont présentables et celles qui le sont moins ;-)