Au-delà même de la question des banlieues, qui a fait l’actualité hier avec la présentation à l’Elysée par Fadela Amara de son plan, en présence de Nicolas Sarkozy et de Jean-Louis Borloo, force est de constater que la question urbaine est essentielle pour nos sociétés : protection de l’environnement, équilibre et paix sociales, bien être des individus qui les composent, la ville est coeur de notre modèle de développement.
Le marché de l’immobilier, qui ne fait que refléter les souhaits des habitants, devient alors l’outil bien involontaire de cette ségrégation. La ville « machine à exclure » est alors en marche, au détriment de son élément constitutif le plus essentiel : l’habitant. Elle se mutile en quelque sorte.
Proposition de critère : l’intérêt local / l’utilité locale
Tout le monde a envie de vivre au meilleur endroit mais ce n’est pas possible. Passé ce constat d’une banalité crasse, que faire si on veut éviter que l’argent soit le seul critère de répartition ?
Pourquoi ne pas envisager un faisceau d’indicateurs qui permettrait de dresser une hiérarchie des accédants au marché de l’immobilier local. Ainsi, pourraient constituer des éléments à prendre en compte :- L’activité économique liée à la ville (ex : un boucher de quartier plutôt qu’un trader de la société générale, un artisan plombier plutôt qu’un vendeur d’automobiles),
- L’implication dans la vie de la cité : assiduité aux élections municipales et cantonales, activité associative, sportive, bénévolat…,
- La contribution à la vie économique locale (le client achète-t-il plutôt chez le commerçant du coin ou dans une grande surface ?).
Etc…
Naturellement, comme pour le panier de la ménagère de Thierry Breton, il faudra que le modèle défini, avec ses indicateurs, soit le plus neutre et objectif possible. Cet indicateur d’utilité locale pourrait ainsi pondérer le seul marché de l’immobilier d’une manière plus ou moins forte, selon le résultat obtenu par le ménage candidat, en diminuant par exemple d’un certain pourcentage la valeur du bien qu’il souhaite acquérir.
Quoiqu’il en soit, il est temps d’agir.
François