On pensait que chats et chiens étaient différents. Ce n'est pas si vrai. Les premiers ronronnent quand les autres jappent, certes. Mais quand il s'agit de se désaltérer, chiens et chats font pareil. Et d'une manière plutôt évoluée : ils se débrouillent pour faire fi de la gravité afin de faire remonter le liquide du récipient jusqu'à leur œsophage.
La physique du chat qui boit. L'an dernier paraissait dans la revue Science une étude poussée sur la façon – bien particulière, croyait-on – qu'ont les chats de laper. Comme l'expliquait, à l'époque, le blog Strange Stuff And Funky Thing*, chez le chaton, point de succion. En raison de ses joues incomplètes, le chat ne peut fermer hermétiquement sa bouche afin d'aspirer le liquide – comme pourrait le faire un humain.
En raison de ses joues particulières, le chat est obligé d'utiliser sa langue pour faire remonter à lui le liquide. La face inférieure de la langue féline se pose à la surface du liquide sans s'y plonger, puis remonte à grande vitesse créant une colonne d'eau.
Quand l'eau remonte, deux forces verticales s'opposent : le poids du liquide et la force d'inertie. Le poids augmente à mesure que la colonne d'eau s'agrandit ; il finira par être supérieur à l'inertie. L'eau retombera, à moins que le chat ferme la bouche. C'est ainsi qu'il se désaltère.
Voyez plutôt :
http://youtu.be/VO6wehjmg_E
Après avoir observé plusieurs chats, les chercheurs avaient réussi élaboré un modèle mécanique qui puisse reproduire le mouvement.
http://www.youtube.com/watch?v=ZDJVjbW2Hyg
Et c'est ainsi que l'on s'aperçut que le chat est un bon physicien, sans le savoir. "Les chercheurs ont prouvé que la fréquence à laquelle le chat lape est déterminée par la taille de la colonne d'eau et par le ratio entre gravité et inertie. Cette fréquence est presque parfaitement adaptée pour maximiser la quantité de liquide que le chat peut boire", résumaitNature. Et les chiens alors ? Ces recherches publiées dans Science portaient exclusivement sur les félins, étant entendu que les chiens agissaient différemment. Leur langue était censée former une sorte de pelle qu'ils plongeaient dans le liquide afin de le remonter dans leur gosier.
Des chercheurs américains, après avoir lu l'étude sus-mentionnée, ont regardé de plus près comment la chienne-cobaye Mathilda buvait. Au ralenti, on aperçoit le liquide dans la pelle du chien. Mais presque tout le liquide qu'elle contient retombe avant d'arriver à destination. Conclusion : chat et chiens usent de la même technique, selon les conclusions de leur étude publiée dans Royal Society Biology Letters
On le voit à peu près dans cette vidéo...
http://vimeo.com/24136569
... et on le voit encore mieux sur cette vidéo ; le barium ajouté au liquide rend ce dernier visible aux rayons X :
http://vimeo.com/19947631
* Le blog SSAFT, notre voisin du C@fé des sciences, à qui j'ai emprunté l'illustration de cet article – et que je remercie. Retournez voir ce blog, il y a de supers trucs dedans, je le recommande chaudement !