Beaucoup d'acteurs et d'associations dans le domaine du développement durable soulignent l'enjeu de la prise de conscience en matière de responsabilité des consommateurs (tout le monde) dans leurs comportements. Ainsi depuis plusieurs années, diverses campagnes d'information font la promotion des circuits courts, des produits de saison, de l'agriculture biologique ... Mais certains opposent à ces principes des difficultés de mise en oeuvre pour le plus grand nombre, en particulier sur le critère du pouvoir d'achat. Alors qu'en est-il ?
Il est certain que la responsabilité de chacun est engagée, et que notre attitude de consommateur représente un volant d'action important. Ce constat est maintenant largement partagé.
Les premières solutions qui ont été mise en place ont joué leur rôle de plateforme expérimentales et démonstratrices. Il faut maintenant élargir au plus grand nombre ces nouvelles opportunités de consommation, en particulier dans le domaine de l'alimentation. Par cette action, la société peut peser sur les modes de production et de distribution.
Or, si certaines voix continuent de soulever de nombreuses objections à ces démarches de consommation responsable, c'est justement du fait du poids économique de la distribution, de la grande distribution en particulier. Son modèle économique commence à présenter des fragilités, notamment sur le principe du "tout automobile" (prix du carburant oblige). Toutes les autres sources d'inquiétude pouvant encire fragiliser leur modèle sont donc attaquées. Les circuits courts en particulier.
Ils prennent ainsi l'argument du "pouvoir d'achat" comme justificatif à leur compétitivité, alors que c'est justement le coût des déplacement dans ces centre de l'hyper-consommation qui réduit leur part de marché. Alors est-ce vraiment plus cher ?
Il ne faut pas nier que dans certains cas, la démarche correspond à un véritable engagement et donc qu'elle peut représenter un sur-coût. Mais il commence à se réduire avec la multiplication des solutions en place. Et puis, à condition d'accepter certains compromis, le différentiel de prix se réduit fortement.
Toutefois, une autre contrainte, rarement évoquée, mais très impactante dans notre société individualiste concerne la disponibilité des produits. Si la contrainte des "fruits et légumes de saison" est de bon sens par rapport aux objectifs de consommation durable, la liberté de choix dans l'organisation des menus de la semaine est réduite, ce qui peut représenter une contrainte trop forte pour certaines personnes.
- Les circuits-courts, associés à la sélection de produits de saison, représentent une solution pour les végétaux, mais pas de manière évidente pour les produits de l'élevage. Par exemple, les modes de production extensif en Nouvelle-Zélande pour les agneaux sont, malgré le transport, moins impactantes pour l'environnement (y compris pour le climat au travers des émissions de CO2) que les modes de production intensifs européens.
- L'un des principaux avantage est non quantitatif, mais qualitatif ... dans le domaine gustatif. Les objectifs de la grande distribution (uniformité des produits, tenue dans le temps ...) ont induit la sélection d'espèces sans analyse de l'intérêt gastronomique, avec des conséquences réelles en matière de perte de goût de ces produits.
- Les principaux défauts de l'agriculture moderne visent les techniques intensives en produits phyto-sanitaires. Ces techniques ont été soutenues par les pouvoirs publics, sous la pression et avec le soutien de l'industrie chimique. Pourtant, avec une perte de productivité négligeable, les techniques dites "d'agriculture raisonnée" sont des solutions répondant aux objectifs de qualité tout en restant compétitif sur le marché "standard".
On constate donc qu'en retenant une solution de circuits-courts pour les produits d'une agriculture raisonnée, on peut avoir des produits de qualité et une action positive et engagée vis-à-vis de l'environnement, pour un surcoût relativement faible.