L’émotion pour un manager. Toujours en parler. Jamais la ressentir, l’exprimer… C’est quand même bizarre, non ? Après on s’étonnera des problèmes de management avec la génération « Y » qui elle, est uniquement dans le pathos ! Bref… »C’est très difficile pour une entreprise de considérer qu’une « décision rationnelle est une décision qui n’existe pas », dixit Antonio Damasio, professeur de neurologie. Qu’un manager sache gérer ses émotions c’est une chose tout le monde en convient. Tel n’est pas mon propos. Non, moi je veux vous parler de l’amont… du fait même de reconnaître la dimension émotive dans l’acte managérial.
Il y a les mots pour le dire, des situations pour les vivre.
Ce qui est formidable dans mon métier, c’est que l’on voit des situations « abracadabrantesque ». Ce qui est terrible aussi, c’est qu’avec le secret professionnel qui est le mien et auquel je suis attaché comme un pendu à son arbre… je ne peux rien dire… et c ’est pas l’envie qui me manque !
Mais que se passe-t-il donc dans les sociétés ? Longtemps, j’ai pensé que la fameuse « crise » de 2008 aurait remis les pendules à zéro ; que « rien ne serait plus comme avant »… j’y ai cru... après quelques soubresauts… patatras !!!!
Alors je reprends mon bâton de pèlerin… je (re) crie mon espoir auprès des équipes dirigeantes : faites entrer la littérature dans votre management ;redonnez du sens à vos actions managériales. Non, je suis pas donneur de leçon, mais c’est tellement exaltant de voir un dirigeant prendre les chemins du cœur pour atteindre la raison de ses équipes. C’est tellement épatant de voir un directeur de la Communication ou un DRH prendre des risques et suivre les pas de celui qui y va. Le mois dernier, j’en ai vu un (promis je ne le cite pas, même si c’est pour en dire le plus grand bien). Avoir une vision c’est bien , mais trouver les mots, le style, incarner un leadership pour la mise en œuvre… que demander de plus.
Parler de l’émotion à partager me refait penser au Storytelling, souvent décrié, malmené, déformé mais outil de communication redoutable quand il est entre les mains dirigeants exemplaires. J’en ai un peu marre que le doute soit distillé sur son efficacité… oui le risque de manipulation existe. Mais a-t-on besoin de s’encombrer de techniques narratives pour manipuler une personne ou une foule ? Franchement, c’est beaucoup de boulot pour peu de choses !
Je m’agace d’entendre que la technique de narration ne peut-être que manipulatrice, cela devient à la mode… quand je conseille des dirigeants, que je parle avec eux de leur vision, de leur relation à leurs équipes, à l’adéquation Emetteur/Récepteur, certains ne pensent pas à la technique narrative et on peut d’être traité de « démago ». Je leur dis, comme je vous l’écris, je pense pour l’avoir vécu que c’est une erreur. Ce n’est pas le Storytelling, le danger, c’est la sincérité ou la non sincérité de celui qui utilise la technique qui est mis en cause.
Je suis un militant de cette technique dans le management des équipes. Pas pour les autres. Je l’applique pour ma société. Faire rêver, faire participer, et transformer la réalité, pour M’CEO GROUP comme pour la vôtre, c’est une nécessité. Si je parle aussi de reconnaissance, de partages d’expériences, si de cela j’en écris une histoire, c’est pour montrer que le champs du possible est large.
Oui, je sais je m’emporte encore une fois ! Mais bon, il y a des coups de gueule qui font du bien ! Si je râle c’est pas pour moi, j’ai mes convictions et suis en adéquation entre ce que je dis et ce que je fais, j’essaye d’être cohérent. Pas tous les jours faciles !
Sincérité et non sincérité des dirigeants ; outils de communication et outils de manipulation ; voilà des « sujets inépuisables » pour utiliser un poncif managérial… qui a encore de beau jour devant lui…