Harmonisation des terrasses de café lilloises

Les promeneurs l’auront remarqué, les terrasses de certains cafetiers du centre-ville de Lille se sont transformées en véritables vérandas au cours des années, avec une accélération du phénomène depuis l’interdiction de fumer dans ces lieux en février 2008.
Sept secteurs du centre-ville de la capitale des Flandres sont concernés : la Grand-Place, les places Rihour, du Théâtre, de Béthune et Richebé, de la Gare, Mendès-France et les rues piétonnes.

L’espace légal initialement réservé aux terrasses s’est petit à petit agrandi, un premier commerçant a dépassé les limites, rapidement imité par les autres, voyant qu’aucune réprimande notable n’était faite. Puis l’un d’entre eux a décidé de fixer des panneaux de bois, de PVC ou de verre pour délimiter son terrain, lui permettant de ne plus avoir à ranger son installation après la fermeture, cette initiative a, elle aussi, était copiée par ses confrères ne désirant pas rester en reste.

La situation devenue anarchique a poussé la municipalité à agir il y a 2 ans de cela. Après de longues tractations et une concertation difficile, la Ville doit présenter une charte courant juin 2011 pour une mise en conformité d’ici janvier 2012.
Les auvents seront retirés pour laisser place à des parasols, aujourd’hui encore sujet de discorde, ils feront 5×5 mètres d’envergure et donc nécessitent une charge importante pour les stabiliser (près de 500kg). Les coupe-vent seront transparents pour harmoniser la lisibilité urbaine des lieux concernés.

Point positif, les piétons (et les secours, sic) auront plus de place pour circuler entre la place Rihour et la Grand-Place, lieu particulièrement visé par la charte car les implantations illégales ont montré leurs limites à cet endroit ultra-passant.
Au passage, les règles d’urbanisme seront enfin respectées, ce qui était le problème le plus important. L’espace public ne doit pas être accaparé par qui que ce soit sous aucun prétexte. Vous n’avez pas le droit en tant que particulier de bâtir sur l’espace public comme bon vous semble sans autorisation, il en sera désormais de même pour les professionnels dans le centre-ville de Lille
Cette charte apportera une cohérence dans la paysage urbain de la Ville permettant une mise en valeur de son patrimoine architectural défiguré et caché par certaines installations ces dernières années.

Certains cafetiers brandissent face à cette charte le drapeau de la perte de chiffre d’affaire et donc du licenciement de personnel, si la charte fait perdre autant d’emplois que la TVA à 5,5% devait en créer (et baisser les prix) il y a peu de crainte à avoir.
Une harmonisation des commerces peut donner des résultats magnifiques, comme nous le prouve la Galerie Victor-Emmanuel de Milan où même une célèbre chaine de fast-food étasunienne s’est pliée au code couleur de la galerie.