Cancers, troubles neurologiques, plusieurs sont inquiets de la prolifération de ces ondes autour de nous.
Quelle est la menace réelle ? est-ce qu’on nous cache quelque chose ? La pression des opérateurs expliquerait l’inaction des gouvernements.
ABEILLES
Certains croient que la pollution électromagnétique est l’une des causes de l’effondrement de la population d’abeilles dans le monde, ce que confirmerait une étude réalisée par le biologiste Daniel Favre, Lausanne (Suisse).
Les téléphones mobiles ont été placés à proximité immédiate des abeilles et les sons produits par les abeilles ont été enregistrés et analysés. Les recherches ont montré que le signal des téléphones cellulaires trouble non seulement le comportement des abeilles, mais conduit également à leur mort. Plus de 83 expériences près des ruches ont donné les mêmes effets !
Sur France 3, un reportage à voir en vidéo: Mauvaises ondes !
http://videos.next-up.org/France3/Hors_Serie_Mauvaises_Ondes/16_05_2011.html
Archives, interviews, Sophie Le Gall, déjà réalisatrice du remarqué Du poison dans l’eau du robinet, docu sans concession, s’entête. Pendant ses six mois d’investigation et avant de tourner la moindre image, la réalisatrice est troublée par ce constat : « Comment se fait-il que les études qui trouvent des effets sur les organismes vivants sont souvent le fait de labos indépendants, tandis que celles rassurantes sont pilotées par des scientifiques en lien avec l’industrie du mobile ? » D’où l’articulation de son récit : « Je suis partie de trois études et j’ai essayé de les déconstruire. »
Où l’on voit des chercheurs témoigner face caméra, raconter les pressions pour minorer tel résultat gênant, ou victimes de retards pour la publication de leurs travaux — six ans d’attente pour celle sur la morbidité des poussins. Tandis que d’autres scientifiques, en lien avec l’industrie, recueillent un maximum d’audience. Deux, en particulier, se retrouvent sur la sellette : René de Sèze, directeur de recherches à l’Ineris et habitué des colloques, et Bernard Veyret, membre de l’ICNIRP — une organisation scientifique de conseil sur les normes en matière de rayonnement — et qui siège en parallèle au conseil scientifique de Bouygues Télécom…
Des conflits d’intérêt que le documentaire souligne et qui restent cachés : « Nous avons demandé à plusieurs reprises à l’ICNIRP les déclarations de conflits d’intérêt que leurs membres sont obligés de déposer, insiste Sophie Le Gall, et on nous a renvoyés sur leurs biographies ! » Les opérateurs télécoms n’ont pas eu de chance en tombant sur Sophie Le Gall… Soulagement du côté des industriels : à cause d’une grève à France 3, le plateau prévu après le sujet — dont la composition promettait d’être épique — est annulé.
Paru dans Libération du 18 mai 2011