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mon chat botté

Publié le 25 mai 2011 par Dubruel

 

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LE CHAT BOTTÉ

Dans un ancien temps,

A l’heure de sa mort,

Après avoir récité le confiteor,

Un meunier légua à ses enfants :

Le moulin

A Célestin,

L’âne

A Diane

Et son chaton

A Anton.

Ce dernier se dit :

« Les deux ainés

Pourront gagner

Leur vie.

Mais moi,

Anton, une fois

Le chat mangé,

Ma vie sera abrégée

Pour de bon ! »

Alors, le chat lui répond

Du tac au tac

«Mon maître, vous m’êtes agréable.

Donnez-moi un cordon, un sac

Et des bottes imperméables.

Vous allez voir la scène !

Je vais dans la garenne

Là-bas, y a pleins d’lapins.

J’vas en attraper un. »

Chat Botté met une carotte

Dans son piège et clac

Un lapin passe, rentre dans le sac

…Et grignote.

Tout à trac

Le chat chasseur

Tire sur le lacs

Pour le fermer

Et piéger le rongeur

Trop gourmet.

Tout fier, Chat Botté débarque

Au château du monarque.

Il lui fait grande révérence

Et dit : « Excellence,

Voici un lapin exquis

Que monsieur le marquis

De Carabas, mon maître,

M’a chargé de vous remettre. »

-« Tu le salueras

Et le remercieras. »

Le jour suivant, d’emblée,

Chat Botté pose le sac

Empli de grains de blé

Au milieu d’un champ. Clac !

Le mistigri

Prend deux perdrix.

Et va les apporter au roi.

Sachant qu’à chaque fois,

Il va recevoir

Un bon pourboire,

Le Chat assez vénal

Livrera au palais royal

Tous les gibiers qu’il a pris.

Un soir il apprit

Que le roi et sa fille allaient

Le lendemain se promener sur l’allée

Qui longea la rivière.

Aussitôt notre compère,

Ce chat profiteur et manipulateur

S’en va encourager

Son maître : «Allez nager

Demain à l’heure

Et à l’endroit magnifique

Que je vous indique.

Votre fortune sera faite

Et nous ferons la fête ! » 

Cet ordre parait inouï

Au marquis, mais il obéit

Et sans rechigner

Accepte d’aller se baigner.

Le lendemain, à une minute près,

Le marquis est en place, fin prêt.

Passent alors en grand arroi

La princesse et le roi.

Alors, le Chat très efficace

Hurla : « Regardez, c’est Carabas.

…Au secours ! Il se noie ! »

Reconnaissant Chat Botté, le roi

Ordonna à ses gens :

-« Allez vite, c’est urgent !

Sauvez cet homme du courant. »

Alors, le Chat accourant

Auprès du roi, lui dit:

« Sire, des bandits

Viennent subrepticement

De voler les vêtements

De mon maître ! »

En fait,

Le chat venait

De les faire disparaître

En les cachant dans un boqueteau.

Le roi ordonna aussitôt

D’aller quérir un bel habit

Pour monsieur le marquis.

La fille du roi trouva

Le sieur de Carabas

Fort à son goût :

Il était beau, doux,

Bien fait. En un mot : rare.

De son côté,

Carabas lui avait jeté

Des regards

Si respectueux,

Et si affectueux

Qu’elle en devint immédiatement.

Amoureuse. Le roi, lui aussi conquis,

Pria donc le marquis

De venir discuter

En ses appartements.

Plus tard, Chat botté

Voyant un paysan qui fauchait

Lui dit : « Si le roi s’approchait

Et te demandait à qui

Est cette propriété,

Réponds-lui : au marquis,

Majesté. »

C’était bien deviné

La tête couronnée

Longeait ce pré

Peu de temps après

Et félicita Carabas :

-«Vous avez là

Un bien bel héritage. »

-«Sire, cette terre a l’avantage

De rapporter abondamment

Tous les ans.»

Ensuite, Chat Botté

Rencontra des moissonneurs : 

-« Si vous n’allez pas avec célérité

Dire au roi, vous le voyez là-bas,

Que cette étendue de verdeur

Appartient à Carabas,

J’en serais vraiment très fâché

Et vous serez hachés

Par mes hommes

Comme

Chair de pâté. »

Par un curieux hasard, Sa Majesté

Avait justement porté

Ses pas

Vers cette terre,

Après avoir traversé la futaie.

Et il demanda quel en était

L’heureux propriétaire.

-« C’est le marquis de Carabas. ».

Alors le chat qui précédait l’équipage

Du monarque tenait toujours le même langage

A ceux qu’il croisait.

Et le roi se plaisait

De nouveau à féliciter

Carabas. Enfin, Chat Botté

S’approcha d’un superbe château

Bordé d’une grande pièce d’eau,

Propriété d’un ogre fort aisé

Et magicien à ses heures.

Les terres que le roi avait traversées

Tout à l’heure

Dépendaient aussi de ce château.

Chat botté, aussitôt

Demanda à être reçu

Par cet ogre-magicien et si cossu.

-« On m’a dit, est-ce faux,

Que vous savez sans bouger

Vous changer

En toutes sortes d’animaux,

En lion, en éléphant… ?»

L’air triomphant,

L’ogre répondit: « C’est vrai.

En voici la justification,

Regardez-moi de près :

Ne suis-je pas devenu un lion ? »

-« Avez-vous le pouvoir aussi

De vous transformer ainsi

En petits animaux : souris, rats… ?

Personne ne le croira !

C’est impossible ! »

L’ogre reprit : « Impossible ?

Voici : je me change en souris. »

Chat Botté sourit,

Se jette en un temps record

Sur la bestiole grise…Et la dévore !

Sur ces entrefaites,

Le roi arrivait en tête

De son cortège

Le chat, fin stratège,

Lui parla avec feinte politesse : 

« Que votre Altesse

Nous fasse la grâce

D’entrer chez le sieur de Carabas. »

Le roi entra,

La princesse à son bras.

En leur honneur,

Fut servi à treize heures

Un repas très copieux

Et vraiment délicieux.

De ce déjeuner exquis,

Offert par le marquis,

Le roi sortit enchanté.

Comme il avait été aussi épaté

Par toutes les propriétés

Et les qualités

De Car   abas, il lui proposa

Sans plus attendre,

De devenir son gendre.

Carabas accepta.

Le chat devint grand notable.

Mais il ne fut jamais plus capable

De courir après les souris

Ou de manger des rats même petits !


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