Un mulâtre qui croit en Dieu

Publié le 25 mai 2011 par Badiejf
Avec le chauffeur aujourd'hui, on écoutait l'entrevue du Premier ministre désigné. Le gars, avec son patron Martelly, s'est lancé dans une vaste campagne d'auto-promotion. Daniel Gérard Rouzier a été choisi par Martelly pour devenir le prochain Premier ministre. Ami d'enfance de Martelly, le gars vient d'une famille de politicien, son père ayant été un ministre important de Duvalier. Lui, il avait fui la politique  pour réussir dans la business. Il est propriétaire de la plus grande chaîne de distributeurs de véhicules neufs en plus d'avoir une compagnie de production d'électricité. Martelly l'a choisi pour ses réussites en affaire, ses non-accointances avec le monde politique des 25 dernières années et le fait qu'ils partagent la même vision du développement du pays. Après s'être fait tiré grandement l'oreille par son ami le Président, il a accepté de servir sa nation. Le gars a vécu assez dur les dernières années, deux membres de sa famille ayant été enlevés. Il voulait donc éviter l'espace publique pour le reste de sa vie, mais ses amitiés ont eu le dessus. Le gars est fortement imprégné par la religion (il a même publié des livres en lien avec cet engagement) et comprends le mandat proposé comme Martelly comme une mission que Dieu lui donne. Dans l'entrevue que j'écoutais avec Jean-Claude dans la voiture, l'animateur lui a demandé comment il allait réussir à surpasser le fait que ce soit un mulâtre ? Il a habilement répondu que la couleur de la peau n'avait rien à voir avec l'engagement envers la nation et la capacité des gens de participer au développement de leur pays. Jean-Claude m'a dit que s'il était le choix du Président et que s'il était réellement engagé auprès de Dieu, les haïtiens n'avaient rien à cirer de la couleur de sa peau. Il lui reste maintenant à convaincre les députés et sénateurs de lui faire confiance. Là, on ne sait pas si c'est le vert des billets américains (et du visa dans le passeport) ou la couleur du parti politique qui feront la différence.