Renaissance d’un homme à travers le prisme de la mort !
Tout comme Gilles Larher dans L’accablante apathie des dimanches à rosbif, Hervé Bourhis et Christophe Conty invitent à prendre un malade en phase terminale par la main et à l’accompagner durant les derniers moments de sa vie. Mais, au-delà de l’histoire d’un type qui s’apprête à mourir, le lecteur assiste à la renaissance d’un homme qui, en tentant de ne pas devenir comme son père, a fini par complètement rater sa vie. Si le postulat de départ n’a rien de neuf et promet un dénouement inéluctable et sans trop de surprise, le compte à rebours qui frappe cet individu qui n’a plus que quelques mois pour donner un sens et une conclusion à sa non-existence, donne lieu à un récit très humain qui invite à saisir l’instant présent. A l’instar du lieutenant colonel Frank Slade (Al Pacino) dans « Scent of a Woman », Oscar Lehmann va pleinement vivre ses derniers instants, tout en gardant à portée de main ce fusil qui lui permettra de mettre fin à une existence devenue triste et morose.
Côté dessin, le style de Christian Durieux et la colorisation aux tons sépia apportent beaucoup de douceur et de mélancolie au scénario, alors que des touches de couleurs plus vives mettent en valeur plusieurs détails de manière très pertinente. C’est également avec certain brio et toujours avec la même justesse que l’auteur alterne des planches pourvues d’une narration fluide et prenante à des scènes muettes, souvent touchantes.
N’attendez pas demain pour prendre le temps de vivre !