Bon alors, on a un programme de lecture assez chargé en ce moment, tout en faiseurs d’histoires des vrais, des qui ont du style, dès avec qui on aimerait discuter pendant des heures au détour d’un lobby feutré recouvert d’une nappe de jazz cinglé. Ce cher M. Powers qui me hante, je n’en suis qu’au troisème, là, ses Trois Fermiers s’en vont au bal, à peine ouvert, c’est la spirale, toutes lectures cessantes, on se plonge, on a pas envie d’en perdre une miette. On vient d’achever Perdre est une question de méthode de Santiago Gomboa, polar drolatique aux clichés éculés tordus, pervertis, corrompus par le souffle tropical ; c’est fin, c’est triste, c’est tendre, une belle claque, parce qu’il y a tout dedans.
Dans les faiseurs d’histoires, on lit Pagès aussi et Le Soi Disant, fanfare de mots dégénérés, assemblage hétéroclite de la vérité travestie en son plus grand contraire. Le style est pourléché, le narrateur délicieusement dépotant. Ca fait valser les encoignures (mon mot préféré du moment, comme une adolescence en chaleur), ça boxe haut, bientôt un full report, of course. Mais je n’avance pas trop, ayant pris la trop bonne habitude de ne pas faire ceque je dis.
Ha, mais on lit aussi Paul Veraghen, même si pour le moment on est bloqué par le reste, vous savez, ce qui vous empêche, même si ce qu’il y a plus haut n’est pas mal ; on lit par bribes, et c’est rudement bien, mais ça à l’air à regarder de très près ; j’ai bien envie de me faire une lecture double d’avec le Pynchon, lecture calée avant le posage de bombes. Ca viendra, il reste tout le temps du monde. On a feuilleté Flint il n’y a pas longtemps, et on se le met sous le coude.
On attend le Claro, dont on sait qu’il sera en présentation le 14 du février 2008. Son Madman Bovary a sa place déjà chaude dans mon calendrier ; parce qu’il le vaut bien.
Bon c’est déjà pas mal, surtout qu’on écrit aussi. Je n’ose avouer que les 30 dernières pages que j’ai écrites ne sont que billevesages d’un stagiaire torturé de chair et d’esprit (devoir de mémoire, épreuve de lecture). Ca fait aussi mal de dire qu’on n’avait pas autant écrit en si peu de temps. Je vous épargne les détails. Le croustillant se partagera sûrement au détour d’un bock rempli de doux breuvage. Ou non.
Mais ça reprend, on sort de l’apnée, une petite semaine et c’est la liberté. On peut se consacrer, se vautrer, se complaire. Enfin, et pour un moment. Va falloir retrousser les manches, et faire belle mine.