Complément (15 mai 2011).
On trouve sur le site de l’Université Paul Valéry de Montpellier des notes de cours assez développées sur
L’évolution historique de l’intervention publique dans les
arts et la
culture
et sur
Bibliographie (s)
Approche historique
Etat de Révolution à1959 (Article de Pascal Ory)
chronologie ministere-culture[1] Chronologie du
Ministère de la culture
L'invention de la politique culturelle (Philippe Urfalino)
50ans-extrait (article d'Antoine Compagnon)
Le service public de la culture ?
Intérêt général et service public
La charte des missions de service public.
Les objectifs du minsitère détaillés dans la Directive nationale d'orientation adressée aux DRAC.
Note aux DRAC
La question de la démocratisation
EN FINIR (VRAIMENT) AVEC LA
«DÉMOCRATISATION DE LA CULTURE (article Olivier Donnat)
Democratisation-CF348 (article d'Emmanuel Wallon)
La décentralisation
article a151 Alain lefebvre (Article d'Alain Lefebvre)
Les collectivités territoriales et la question de l'art.
Chiffres clés
minicc2011fr
Statistiques du Ministère de la culture.
Rappel :
= = = AU COMMENCEMENT... = = = =
Ce qu'on appelle « La Culture » c'est l'ensemble des réponses mystérieuses que peut se faire un homme, lorsqu'il regarde dans une glace, ce que sera son visage de mort.
(...)
Le grand combat intellectuel de notre siècle a commencé. Mesdames et Messieurs, cette Maison y convie chacun de vous, parce que la Culture est devenue l'autodéfense de la collectivité, la base de la création et l'héritage de la noblesse du monde.
André MALRAUX
= = L'AGE DU DEVELOPPEMENT CULTUREL = =
La mutation culturelle que nous constatons se traduit par une remise en question généralisée de la notion de culture qui a perdu son ancienne clarté pour devenir insaisissable.
De là provient une première difficulté pour l'élaboration d'une politique culturelle : comment définir une politique dans un domaine qui n'a pas été préalablement défini, cerné, circonscrit?
(…)
Le développement culturel n'est donc plus pour les sociétés et les individus un luxe dont ils pourraient se passer, l'ornement de l'abondance; il découle des besoins profonds des sociétés aux prises avec leur transformation.
Jacques DUHAMEL, Discours à la Première conférence des ministres européens de la culture, Helsinki, 9 juin 1972.
= DE LA CULTURE LÉGITIME À L’ÉCLECTISME CULTUREL =
Pour définir la culture, la plupart des commentateurs utilisent la proposition de l’anthropologue britannique Edward Burnett Tylor (1832-1917) dans son livre Primitive Culture (1871) : « Culture, pris dans son sens ethnologique le plus étendu, est ce tout complexe qui inclut la connaissance, la croyance, l’art, les choses morales, la loi, la coutume, et toutes les autres aptitudes et habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. »
(…)
Edgar Morin a bien résumé cette situation un peu bancale [l'ambiguïté du terme « culture »] : « Il est clair que nous avons un sens restreint et un sens ample du mot “culture”.
Le sens restreint, c’est la culture cultivée, la culture des productions esthétiques, artistiques, intellectuelles, et le sens ample, qui est en même temps un sens très profond, c’est un sens anthropologique, c’est l’ensemble des normes, des comportements, des prescriptions, des tabous qui en quelque sorte ordonnent notre “vivre” dans une société donnée. Évidemment, nous sommes ballottés entre ces deux sens et nous faisons sans cesse le va et vient, nous sautons d’un code à un autre, d’une façon tout à fait inconsciente »
(Intervention orale d’Edgar Morin dans « Prospective du développement culturel
», Analyse et Prévision, Futuribles, octobre 1973, p. 32 (actes du colloque du
même titre, Arc-et-Senans, avril 1972).
Culture, « culture » (7) : le malentendu
Cette définition de la culture en deux entités distinctes n’est pas entièrement satisfaisante : c’est le mariage de la carpe et du lapin. Sous prétexte d’homographie (« culture » = Culture), la ressemblance entre les signifiants a imposé une équivalence sémantique entre deux approches foncièrement divergentes. Tout se passe comme si la Culture « au sens anthropologique » était une assiette au centre de laquelle trônerait la culture académique ou savante (« cultivée », « légitimée ») présentant à son tour la création artistique comme le joyau de sa couronne. On assisterait à un empilement des cultures, de la plus basse, mais la plus large,
à la plus élevée mais la plus rare. Le problème est que Culture est générique, et « culture » spécifique. Redisons-le : la première englobe tous les aspects de la vie collective en tant qu’ils appartiennent à un système social considéré a priori comme cohérent, où les arts ont leur place, ni plus ni moins, à côté des Arts de faire (8) comme les manières de cuire, de partir à la cueillette ou de faire son marché.
La seconde « culture » s’intéresse à ce que la société définit, par l’intermédiaire d’un corps compétent, comme « culturel » : surtout les arts, les créations et leurs publics (cf. la « réception » des oeuvres). Elle ne se réduit pas à la pure contemplation. La vie sociale l’interpelle par l’éducation artistique, les pratiques en amateur, la fréquentation des équipements culturels, la « culture d’appartement » (audiovisuel, achats culturels...) et d’autres réalités appréhendées par les enquêtes sociologiques et par la vie économique. On a agrandi son domaine en lui attribuant, à juste titre, la culture scientifique et technique, ou bien des activités de loisirs (bricolage, jardinage, tourisme, sports, télévision...). Mais, quoi qu’on dise, son centre de gravité reste animé par le souci fondateur de faciliter le contact entre les oeuvres à exposer, à visiter, à entendre, à lire, quelles qu’en soient la nature et l’origine, et « les gens » (publics, populations). La culture a soit le sens passif de ce qui est reçu et fixé à jamais, soit le sens actif d’une oeuvre à faire hic et nunc. La Culture anthropologique résulte de la sélection, dans son histoire, des éléments symboliques du savoir être et matériels des savoirs et des savoir-faire, qui la valorisent actuellement aux yeux des vivants. D’où l’importance des « mythes fondateurs », scientifiques, religieux, moraux ; des coutumes et des règles qui expriment les codes du savoir-vivre ; et des apprentissages (pour cueillir, chasser, combattre, pactiser, construire...) éprouvés par les Anciens et transmis de générations en générations. D’où aussi
son caractère fixiste, opposé aux nouveautés et aux interprétations personnelles qui tenteraient de contourner la loi générale. La « culture » dite académique, elle, entre de plain-pied dans l’échange généralisé des oeuvres d’art (par exemple les expositions temporaires et itinérantes du grand patrimoine), des groupes d’artistes (les tournées), des manières de consommer comme acheter des disques ou des journaux, etc. Ces activités privilégient les parcours culturels individualisés, favorisant « les goûts et les couleurs » au détriment des repères collectifs sur lesquels, croit-on, cette « culture » fondait autrefois sa légitimité.
Extrait de l'article de Pierre MAYOL
DE LA CULTURE LÉGITIME À L’ÉCLECTISME CULTUREL
Ville-Ecole-Intégration Enjeux, n° 133, juin 2003.
LIRE L'ARTICLE de PIERRE MAYOL
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