J'étais samedi dernier invité à parler de l'avant-garde dans une galerie parisienne dans le vingtième arrondissement. Il y a quelques années, cela se serait passé dans le sixième, quartier qui change. On me disait tout à l'heure que les Laines Ecossaises, institution plus que centenaire du boulevard Saint-Germain (créées il y a 116 ans) vont fermer en juillet pour cause de loyer trop élevé. Un salon de coiffure un peu plus loin sur le trottoir d'en face vient d'être remplacé par une boutique Maubuisson qui paie, dit-on, un loyer de 250 000€/an et La Hune est vendue à Vuitton. Il y a quelques années, déjà, l'hôtel qui jouxte Lipp, devenu filiale d'une chaine américaine, avait changé de nom, perdant ainsi sa référence à la rue qui se dressait autrefois à cet endroit. Le Drugstore qui faisait de si délicieuses glaces à la framboise est devenu magasin de mode. Que reste-t-il de Saint-Germain des Près?
Dior remplaçant le Divan avait réussi à tuer le coin de la rue de l'Abbaye et de la rue Bonaparte. Vuitton risque d'assassiner le coin de la rue Saint-Benoit et du Boulevard Saint-Germain. Saint-Germain des Près meurt, le 10ème et le 20ème s'éveillent.