Un rapport propose de réintroduire le vin dans les restaurants universitaires, une suggestion qui fait déjà controverse…
Un petit verre de vin entre deux cours ? L’idée semble étonnante au premier abord, dans une société qui multiplie les messages de précaution sanitaire. Mais Jean-Robert Pitte et Jean-Pierre Coffe ont osé.
Dans un rapport sur la restauration universitaire qui a été remis à la ministre de l’enseignement supérieur Valérie Pécresse, l’ancien président de Paris IV-Sorbonne et le chroniqueur gastronomique préconisent de réintroduire le vin dans les « restos-U ». Une façon, expliquent-ils, d’éduquer les étudiants à une consommation « raisonnable ». Ces auteurs assurent même que cela permettrait de lutter contre le binge drinking (1) .
Des propos qui laissent sceptique Alain Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, interrogé par le journal La Croix : « Vu le montant du ticket de resto-U (2,90 euros), on ne risque pas de faire découvrir aux étudiants les grands crus, mais plutôt d’écouler auprès d’un nouveau public les stocks de vins d’entrée de gamme ».
Les syndicats étudiants divisés
Jean-Baptiste Prévost, président du syndicat étudiant Unef, a regretté que l’on veuille lutter contre laconsommation d’alcool excessive chez les étudiants tout en voulant réintroduire le vin dans les restos U. Rémi Martial, président du Mouvement des étudiants, a salué la volonté de vouloir «éduquer les étudiants au bon alcool et de promouvoir l’art de vivre à la française».
Valérie Pécresse, interrogée par Europe 1, s’est dite opposée à la mesure : «Il faut adapter la restaurationuniversitaire aux nouveaux modes de vie. Oui au goût, non au vin à midi pour les étudiants. »
Elise Nhouyvanisvong
(1) Mode de consommation d’alcool consistant à ingurgiter le plus rapidement possible de grandes quantités afin de sombrer dans l’ébriété.
Issu des pays anglo-saxons, ce phénomène est devenu fréquent dans certaines soirées étudiantes. Il conduit régulièrement à des comas éthyliques