Désir d’alternance

Vae victis. La cote de popularité de Dominique Strauss-Kahn chute mais n'altére pas le désir d'alternance des Français. Selon un sondage IFOP pour Paris-Match, 57 %  souhaitent une victoire de la gauche en 2012 soit, une progression d'un point  sur une semaine. Le danger pour le PS serait de croire qu'il s'agit d'un chèque en blanc qui autorise tous les coups bas. Cette demande profonde d'alternance constitue à l'inverse une invitation à être à la hauteur des événements faute de quoi, c'est du centre que pourrait provenir le prochain Chef de l'Etat. Le temps a partiellement donné raison à Jean-Marc Ayrault, lorsque pendant les journées des parlementaires socialistes de Pau  en septembre 2010, il appelait à "revenir aux fondamentaux" pour répondre à "l'espoir qui se lève" et au "désir d'alternance qui se prépare". Le désir est là mais pas le visage censé l'incarner. François Hollande semble se détacher mais la multiplication des candidatures à la primaire socialiste risque de transformer un outil de mobilisation en source de divisions. Le TSH (Tous Sauf Hollande) qui semble se dessiner démontre la capacité d'autodestruction d'un parti incapable de tirer les leçons du passé et d'enclencher une démarche vertueuse d'amélioration continue. Un sondage reste un sondage mais le fait que Jean-Louis Borloo succède à DSK comme personnalité préférée de l'hexagone (68% d'opinions favorables) doit alerter la gauche et lui faire comprendre que le rejet du sarkozysme ne lui profitera pas obligatoirement. Plus que jamais le scrutin de 2012 apparaît ouvert, favorable à toutes les surprises dans la dernière ligne droite dont la reconduction du président sortant. A l'occasion du 30^ème anniversaire du 10 mai 1981 le PS ne doit pas, s'il veut gagner, oublier la leçon de François Mitterrand : d'abord rassembler son camp.