Pour les plus de 230.000 personnes en France atteintes d'hépatite C et pour les 35% de personnes vivant avec le VIH co-infectées par une hépatite, cette Journée mondiale est le moment, pour les associations d'appeler à de nouveaux efforts de prévention, de dépistage et d'accès aux traitements, en particulier pour l'hépatite C qui, sans traitement conduira fréquemment à un cancer du foie. Idem pour la vaccination contre l'hépatite A et B qui…devrait être gratuite.
Dans le monde, 170 millions de personnes (soit 3 % de la population mondiale) sont touchées par l'hépatite C avec 3 à 4 millions de nouvelles infections chaque année. L'hépatite C, c'est aussi la maladie de la précarité avec une prévalence de 71 à 84 fois supérieure chez les usagers de drogues, 6 fois supérieure chez les personnes alcooliques tout comme chez les personnes incarcérées, 3 fois supérieure chez les personnes vivant de minima sociaux que dans le reste de la population.
Malgré les nouveaux dispositifs, la réduction des risques est insuffisante en France, explique Act Up- d'autant que le virus de l'hépatite C est dix fois plus contaminant et beaucoup plus résistant que le VIH-.
Prévenir: Aujourd'hui, 70% des nouveaux cas d'hépatite C sont liés à l'usage de drogues, principalement par voie intraveineuse. D'où, pour les associations, l'urgence, à nouveau rappelée, de salles de consommation à moindres risques mais aussi de campagnes d'information en direction des usagers de drogues et de la population carcérale et de programmes d'échanges de seringues et de réduction des risques en prison
Dépister: Environ 1 personne sur deux ne sait pas qu'elle vit avec un virus de l'hépatite C chronique.
Plus on attend pour traiter, plus le virus de l'hépatite C risque de conduire à la cirrhose ou au cancer du foie. L'hépatite C est aujourd'hui à l'origine de plus de la moitié des cancers du foie et constitue la seconde cause de transplantation hépatique après les cirrhoses alcooliques. (Voir ci-contre, projections de l'incidence et de la mortalité par cancer en France en 2010, INVS). Les associations appellent donc à plus de moyens pour les Centres de Dépistage Anonyme et Gratuit, les CAARUD, CSAPA pour leur permettre de renforcer le dépistage des hépatites et à plus de campagnes de dépistage ciblées et grand public.
Donner accès aux Traitements qui permettent de guérir dans 50 à 80% des cas selon le génotype du virus. La pénibilité de ces traitements ainsi que la conservation des médicaments exigent d'avoir un logement. Les associations réclament donc plus de logements thérapeutiques pour les malades les plus démunis et qui puissent être accessibles aux malades de l'hépatite C. par ailleurs, les malades qui sont à un stade avancé de la maladie, les malades qui présentent des comorbidités (insuffisance cardiaque, hémophilie, diabète, alcoolisme, toxicomanie…) et/ou des co infections (VIH, hépatite B…) restent encore écartés des essais thérapeutiques, jusqu'aux AMM. Enfin, Act Up rappelle que malgré l'existence de traitements, 2.600 personnes meurent chaque année en France.
Relancer la recherche publique sur l'hépatite C est également une priorité, avec de nouveaux finacements en recherche fondamentale sur le VHC pour l'ANRS mais aussi en recherches en sciences sociales et en études spécifiques sur les Dom Tom.
Renforcer la vaccination: La vaccination contre l'hépatite A est très importante pour les personnes ayant déjà une maladie chronique du foie et/ou étant porteuses du VIH, car cela accroît les risques de mortalité. Les associations demandent une vaccination contre l'hépatite A gratuite pour les personnes les plus exposées et les plus fragiles. De même, la vaccination contre l'hépatite B devrait être proposée systématiquement à tous les nourrissons.
Sources: Communiqués Act Up Paris, Le Collectif Hépatites Virales (CHV), TRT-5 (Traitements et Recherche Thérapeutique dans l'infection à VIH)
Accéder à l'Espace VIH-Hépatites
Lire aussi: HÉPATITES B et C: Mais comment mieux dépister? –