Après la révolution de jasmin dans les pays du Maghreb, le printemps espagnol est né, avec son lot de contestations. Depuis quelques jours, à Bastille, le mouvement s’invite côté Français
45% de chômage chez les moins de 25 ans
Né le 15 mai, sur la place populaire de la Puerta Del Sol à Madrid, le mouvement a très vite gagné les grandes villes d’Espagne, telles que Barcelone, Bilbao, Grenade ou encore Valence. La faute au chômage, qui gangrène peu à peu le pays. Avec environ 4,2 millions de chômeurs, l’Espagne compte actuellement le taux le plus élevé de l’Union européenne. Chez les moins de 25 ans, ce taux grimpe jusqu’à 45%. Une situation devenue intolérable pour de nombreux jeunes, dont l’envie de révolution est certainement revenue à la vie suite au soulèvement dans les pays du Maghreb. A quelques jours des prochaines élections locales, ce dimanche 22 mai, les jeunes espagnols entendent bien se soulever contre la classe politique pour que les choses changent.
L’Europe veut-elle imiter les pays arabes ?
Cette révolution semble également gagner la France, qui n’hésite pas à manifester son soutien à l’Espagne. Ce week end, sur le parvis de l’Opéra Bastille, environ 300 jeunes s’étaient rassemblés, pancartes et slogans à l’appui. Une banderole proclamait : « Spanish revolution, people of Europe rise up » (Révolution espagnole, peuples d’Europe levez-vous). Pour le moment, cette prise de position se cantonne à un simple soutien, mais les idées révolutionnaires liées à la crise et au chômage vont-elles fleurir dans l’esprit des français ? En Grèce, au Portugal et en Angleterre, la jeunesse n’a pas manqué de faire entendre sa voix. Assiste-t-on à une mobilisation massive et collective des jeunes européens ? Cécile Van de Velde, sociologue et maître de conférence à l’EHESS, analyse ce phénomène dans les colonnes de Libération. « De toute évidence, il y a un désir mimétique. Le printemps arabe montre que cela peut réussir, que les manifestations peuvent entraîner le changement. Quand on lit les slogans des Européens, on retrouve les mêmes idées, les mêmes ressorts que ceux des pays arabes », explique-t-elle. Quoi qu’il en soit, ce désir de changement, constaté au Moyen-Orient et en Europe, traduit un besoin de changement chez les jeunes d’aujourd’hui, qui n’hésite pas à sortir dans la rue et aller jusqu’au bout de leurs idées.
Lauren Clerc
Ci-dessous deux vidéos exclusives MCE sur la révolte espagnole à Madrid :