pour mes frères Tunisiens
Il me semble parfois que l'Europe est en train de pourrir dans sa bête matérialité, dans son amour insatiable des biens terrestres, dans son égoïsme civilisé et carnassier.
Il y a pourtant un monde en effervescence. Des milions de gens qui grandissent, qui se débrouillent, qui travaillent. Qui croient en leur avenir. Qui ont beaucoup d'enfants. Qui craignent le ciel et la mer. Une armée d'individus qui se fondent dans une masse en remous.
En Europe, la spiritualité fait peur. Elle fait partie des vieilles valeurs. Pas question de voir autre chose dans les arbres, le vent ou la lune que des éléments physiques. Pas question de questionner l'immensité astrale, si ce n'est pour envisager un tourisme intersidéral payant et rentable. Pas question d'interroger le poulet qu'on mange. La seule question qui compte, c'est celle du compte en banque. Alors vous comprenez Monsieur, chez ces gens-là Monsieur, on ne donne pas, on compte. On ne vit pas, Monsieur, on ravit. On ne pleure pas, Monsieur, on crève.