Après, la chute du « Philly Fed », l'indicateur d'activité de la région de Philadelphie publié la semaine dernière qui constitue le tout premier indicateur précurseur de tendance à paraître chaque mois, les données préliminaires de l'indice d'activité manufacturière chinois sont ressorties à leur plus bas niveau en 10 mois à 51,1 pour mai contre 51,8 en avril.
Ces estimations qui reprennent 85 à 90 % des données qui seront divulguées d'ici un peu plus d'une semaine traduisent d'autre part une très légère contraction de la composante des nouvelles commandes à l'export.
Pour la zone euro, l'indice Flash Composite pour mai concernant le secteur manufacturier et des services s'affiche quant à lui pour l'instant à un plus bas de 7 mois à 55,4 contre 57,8 en avril du fait essentiellement de la perte de dynamique du secteur manufacturier en baisse de 3,2 points contre 1,3 point seulement pour les services. Le ralentissement du rythme de croissance est sensible en Allemagne alors que la France présente un niveau d'activité seulement en très légère décélération par rapport à avril qui constituait un plus haut de 11 ans.
La décélération de l'activité mondiale a impacté Schneider, BMW, Daimler, infineon, Intel, Caterpillar, Du Pont de Nemours, Alcoa, Boeing que ce soit à Paris, Francfort ou Wall Street, en priorité sur les valeurs financières qui pâtissent depuis quelques jours d'un tir groupé des agences de notations à propos des dettes européennes (Grèce et Crédit Agricole) suivi de la mise sous surveillance négative de la perspective de la note italienne par S&P et de celle en fin de journée hier de la Belgique par Fitch.
Cette révision se fonde une nouvelle fois, au moins en partie, à partir de questionnements sur l'impasse politique belge et donc de la perte partielle de visibilité concernant l'assainissement des finances publiques et la capacité des gouvernements à mener les réformes, un thème, qui s'en être totalement nouveau et se fonde bien sûr avant tout sur un trop plein de dettes, gagne de plus en plus de pays à des degrés divers au cœur comme à la périphérie européenne.
Le CAC a décroché lundi de 2,10 % à 3906,98 points au sein du biseau d'élargissement horizontal qui laissait présager depuis jeudi 19 mai, une nouvelle phase d'indécision et de hausse de la volatilité à défaut d'un débordement net et franc de la résistance. Une des grandes caractéristiques du comportement du CAC 40 reste donc inchangée depuis 3 mois, la plupart des échecs des acheteurs sur des franchissements de résistance se soldant sur des horizons plus ou moins longs par un affaiblissement par fois prononcé et assez rapide.
« Une sortie à la hausse est nécessaire bien au-delà de la clôture du jour pour asseoir la reprise haussière » tel était notre énoncé de jeudi dernier. Ce qui était valable à la hausse reste valable à la baisse, le risque de dégradation ultérieure se situant maintenant sous le support descendant du biseau, la configuration actuelle pouvant en l'état donner lieu à d'autres soubresauts et à une élévation supplémentaire de la volatilité mais l'ensemble traduit toujours sur le fond une indécision des intervenants.
Certaines phases d'indécision du marché peuvent se réaliser sous forme concentrée avec de très faibles oscillations, c'est à dire des phases de congestion, ou sous cette forme actuelle beaucoup plus instable, le gap baissier du jour laissé béant pour 46 points (très proche de celui du 15 mars suite à la triple catastrophe japonaise) étant la marque sans appel des vendeurs mais ces derniers ont été parfaitement contenus en séance le long du support.