Eh oui, dans un mois, le 9 mars prochain, auront lieu les élections municipales ET les élections cantonales. A vous de choisir donc votre maire et votre conseiller général (eh oui, les cantonales, ça sert à désigner les membres du conseil général qui s’occuperont de la vie du département… allez, que tous ceux qui ne le savaient pas lèvent le doigt!:-)
Comme les missions confiées à vos élus sont essentielles dans l’organisation de la vie économique, sociale, sportive, et culturelle locale, vaut mieux pas se planter et faire le bon choix! Et chez Ecolo-Info, vous vous doutez bien que l’on regarde avant tout les engagements écologiques des candidats! Mais nous ne sommes pas les seuls, oeuf course (bio) ! Les Français sont, paraît-il, de plus en plus nombreux à être sensibles à l’environnement (récent sondage IPSOS-la gazette des communes), à vouloir consommer bio (selon l’Agence Bio, pdf)… mais de là à voter en fonction des critères écologistes…? Mystère… Sachant qu’il est essentiel de comprendre que voter écolo, ce n’est pas voter pour celui ou celle qui a quelques mesures “vertes”, mais bien pour celui ou celle qui a intégré la logique globale de l’écologie… Mais là, on va pas commencer à débattre, sinon je sens que c’est pas fini:-)
Alors pour vous aider à choisir les candidats dont le programme est le plus sensible aux problématiques et enjeux du développement durable, voilà de quoi vous aiguiller un peu! Vous avez peut être déjà entendu du guide de l’éco-électeur mis au point par la Fondation Nicolas Hulot, et si ce n’est pas le cas, dépêchez vous de le consulter car il est réellement très bien fait!
Tous les aspects de la vie municipale et des responsabilités d’un maire et de son équipe y sont abordés. L’approche est positive et donne une bonne idée de l’”Univers des Possibles” en la matière, et ce notamment en donnant des exemples de réalisations concrètes. Biodiversité, urbanisation et mitage, souci de l’état des eaux et aménagement de coulées vertes, pub, agriculture locale, cantines bio, éco-construction, énergies renouvelables, transports, gestion des déchets, économie verte et transformation de la gouvernance… Vous avez de quoi comprendre les enjeux des Agenda 21, confronter les thématiques à celles abordées dans les programmes de vos candidats locaux, puis voir qui accumule le plus grand nombre de bonnes réponses! Entre nous, ce n’est pas très dur, mais bon, là aussi, on va pas débattre!;-) Et puis on aime bien vous taquiner hein, car en politique, c’est facile de taquiner, tout le monde sait en parler!:-)
Mais revenons à nos gentils moutons (pas les méchants qui fâchent… existe-t-il de méchants moutons d’ailleurs..?…:-): au-delà du guide de l’éco-électeur, nous avons repéré pour vous d’autres infos vraiment utiles…
Tout d’abord, saluons bien fort l’initiative de Thomas Matagne, jeune étudiant de sciences-politiques et de physiques (Sciences-Po et Université Pierre et Marie Curie), originaire de la région de Saintes, “politisé mais pas encarté”, comme il se plaît à le préciser. Ce dernier a en effet mis au point un rapport trèèèèès complet et fort intéressant: n’hésitant pas à citer de nombreux prix Nobel de chimie et prix Nobel de la paix - via le GIEC, il cherche surtout à “proposer des solutions concrètes pour entrer dans un développement véritablement durable”.
Ainsi, la première partie du rapport essaie de faire l’état des connaissances fin 2007 sur les enjeux globaux liés à la crise énergétique et au changement climatique. La seconde partie propose une vision politique et technique positive appliquée à l’échelon local (plus de 70 propositions concrètes), alors que la troisième évoque les questions de gouvernance durable.
Son approche s’appuie sur des documents internationaux (GIEC, ONU), nationaux (rapports parlementaires, ADEME), régionaux, sur différentes sources universitaires et sur la rencontre d’acteurs locaux. Et certes, le rapport est avant tout rédigé à l’intention des candidats et des citoyens de la région de Saintes, mais les questions “globales” qu’il soulève doivent être débattues à l’échelon local, échelon dont le rôle est plus essentiel qu’il n’y paraît!
Dans la logique de sa démarche (avis aux habitants de la région de Saintes!), Thomas organise aussi une conférence avec Pierre Radanne* lundi 25 février prochain. Réunissant plusieurs partenaires, il a convié tous les citoyens, dont les candidats aux élections, afin qu’ils s’expriment oralement sur ces questions dans le débat public qui suivra la conférence. Sur le blog spécialement dédié à cette initiative, Tom a d’ores et déjà recueilli plusieurs réponses de candidats locaux aux questions qu’il leur avait adressé via une lettre ouverte, et si vous souhaitez agir aussi à votre niveau, je vous recommande fortement de vous inspirer de sa démarche! Chez Ecolo-Info en tout cas, on trouve ça génial!
Enfin, quitte à parler de conférence, citons aussi cette initiative de l’association 4D: elle propose de faire le point sur la façon dont les agendas 21 s’intègrent dans la vie locale lors d’une conférence organisée le 12 février prochain à Paris, et donc les conclusions devraient servir de base pour un ouvrage à venir en collaboration avec le CEVIPOF.
Le débat proposé réunira plusieurs experts du sujet pour essayer de voir si les agenda 21 permettent de réellement ancrer les valeurs du développement durable dans les actions municipales, si les facteurs géographiques et démographiques locaux n’engendrent pas des applications différentes des agenda, et si, finalement, les agendas 21 sont intégrés dans les programmes des différents candidats.
Pour finir maintenant, soulignons cette initiative bretonne lancée par le Réseau Cohérence (siège situé à Lorient): ils ont développé un baromètre du développement durable, un outil inédit en France qui a pour objectif “de permettre aux 1200 communes de Bretagne de se situer dans leur prise en compte du développement durable et solidaire au regard de 114 questions.”
Ce baromètre s’inspire d’une initiative hollandaise existant depuis une depuis dizaine d’années déjà et devrait permettre aux associations et citoyens de dialoguer avec leurs élus pour engager concrètement, et de manière résolue, leur commune sur cette voie. “Il doit permettre en effet aux communes de mettre en avant certaines pratiques déjà mises en place et il peut apporter des éléments de réflexion afin d’engager d’autres actions, tout en créant un échange entre la commune et les citoyens”, explique le site dédié à l’outil.
Il suffit pour utiliser le baromètre de télécharger un document Excel et de le faire remplir par le maire de votre commune en compagnie d’un ou deux représentants associatifs. Puis de remettre les réponses à l’association, qui les publiera sur son site à partir du 16 février.
De quoi apporter là encore de la transparence et voir où en sont les communes en termes de DD dans la région! Vivement que cela se développe pour le reste de nos territoires maintenant!:-) Et si vous connaissez des exemples locaux du même genre, n’hésitez pas à en parler en commentaires!
Notes:
* Pierre Radanne est un expert énergéticien nationalement reconnu, ancien directeur de l’Agence De l’Environnement et de Maîtrise de l’Energie (ADEME)
Pour résumer:
- Guide Eco-Electeur
- L’initiative de Tom pour la région de Saintes
- Conférence de l’association 4D
- Le baromètre du développement durable