Un tas de joueurs caractérisés par la classe, le raffinement, le sens du devoir ou la grinta ou d’autres fois simplement, par la culture de la gagne. Au final, il y eut des Bandiere et il y en aura probablement encore. Il y a eu de grands joueurs et des idoles plus éphémères. Jadis, Il y avait des mercenaires, au jour d’aujourd’hui il y en a encore. Par le passé, nous avons connu des échecs retentissant de joueurs qui exploseront dans d’autres clubs. Ceux là dans le futur aussi nous en connaitront.
Pourtant, quelque soit la catégorie dans laquelle nous pouvons ranger tel ou tel joueur, il possède tous un point commun. Ils furent tous grands, assez forts pour faire de cette institution la plus prestigieuse de toutes les sociétés. Ils ont fait de Milan un club craint de par le monde. Non, c’est mieux que cela. Ils ont fait de L’AC Milan un club respecté. Il ne faut pas non plus oublier les grands entraineurs structurant, organisant ces joueurs afin d’en faire des équipes plus redoutables les unes que les autres. Comment oublier, la révolution du divin chauve. Le mage de Fusignano qui mit en place la défense de zone et le jeu basé sur le pressing. Il réclama aussi deux entrainements par jour au lieu des promenades quotidiennes. Arrigo Sacchi instaure purement et simplement le professionnalisme au club. Pour l’anecdote, certains disent que Sacchi se serait inspiré du Sporting d’Anderlecht de l’époque. Ensuite, vint l’intransigeant Fabio Capello. Pour lui, le football était d’abord une affaire défensive. Sous la houlette du vénitien, il suffit de marquer un but pour remporter le match. En d’autres mots, Capello ou comment finir un championnat sans perdre la moindre rencontre. Puis arrive un entraineur bien connu des tifosi. Carlo Ancelotti, l’emblématique ex-milieu de terrain milanais dépose ses valises sur le banc de touche. Après des débuts difficiles le technicien parvient lui aussi à marquer de son empreinte le club lombard. Celui qu’on appelle affectueusement Carletto fête Noël toute l’année. Noël comme l’arbre de Noël que Monsieur Champions League met en place. Pour la troisième fois de son histoire Milan frôle la perfection pour mieux se l’approprier lors de certains moments comme 2007 où les journalistes oublient les galactiques de Bernabeu pour célébrer les stratosphérique de San siro.
Parmi toutes ces personnes, joueurs ou entraineurs, peu sont encore présentes. Milan reste et les joueurs passent. Enfin pas tout à fait, il ne s’agirait pas de négliger ceux qui sont là de puis plus de deux décennies maintenant. Ces gens si importants que l’on critique bien souvent alors qu’eux aussi, à leurs façons, font partie de ce que nous aimons. Peut-être même encore plus que les joueurs ou entraineurs eux-mêmes. Je parle bien évidemment de Silvio Berlusconi qui n’est autre que le père de l’AC Milan contemporain. Je parle aussi des gens évoluant plus dans l’ombre comme Ariedo Braida, avouons-le, pendant un temps Leonardo ou encore Galli pour les jeunes. Sans oublier, celui que l’on peut assurément qualifier de plus grands tifoso parmi les tifosi. Adriano Galliani, l’homme qui donne sa vie pour Milan. Le seul dirigeant connaissant tous les tenants et aboutissants de ce qui se passe à Via Turati. Galliani où celui qui parcourt le monde pour que le Diavolo subsiste. Chaque but est comme une victoire pour lui au point que sa célébration fasse le buzz sur internet. L’administrateur délégué est lui aussi un véritable symbole pour la société. Quand les présidents, les dirigeants ou les tifosi des plus grands clubs se plaignent publiquement ou pleurent devant les médias du monde entier, Galliani préfère se taire. Jamais un mot plus haut que l’autre n’est prononcé par le directeur général. Si Berlusconi est bel et bien le président officiellement et juridiquement, Galliani est le président de nos cœurs. Il est le représentant de cette passion. Si Milan gagne, quand d’autres sourient ou crient, lui exulte ou tombe dans les pommes. Il est capable d’aller chercher un Bomber pour moins de 25 millions ou de recruter des joueurs pour trois bouchés de pain… Pirlo pour moins de 20 millions, Seedorf contre Coco, Cafu en fin de contrat, Kaka dans les favelas, Savicevic et Boban dans les fins fonds des Balkans, Dugarry, Oliveira, Cardaccio, Roque Junior, et cetera des perles en veux-tu en voilà…
Aujourd’hui ce sont ces gens de l’ombre qui ont décidé que les choses doivent changer. Qu’on le veuille ou non, que l’on en soit conscient ou pas, ils dictent la politique générale de l’organisation. Ils donnent la direction à suivre. Ils imposent leurs choix et en fin de compte peu de gens ont quelque chose à dire. Les dirigeants ont décrété qu’il était temps de changer. Le moment du renouvellement est venu. Ils semblent vouloir lancer une quatrième ère. Cela pour le plus grand plaisir des milanisti à travers le monde. Ils n’ont probablement pas découvert les carences de l’équipe récemment mais ils voulaient certainement finir sur une bonne note, de la bonne manière comme ils l’ont souvent fait. Comment auraient-ils pu chasser des joueurs avec qui ils sont liés par un sentiment de reconnaissance, de respect ou parfois d’amitié sincère. Seulement, les sentiments ne sont pas toujours conciliables avec le progrès. C’est pourquoi après avoir attendu la fin des contrats, ils faillaient faire des choix parfois déchirants. Le premier à faire les frais de la révolution en marche est le Regista, le Maestro, le métronome, Ice-man, ou simplement Andrea Pirlo. Le plus grand symbole de la génération dorée italienne de la décade est plus ou moins contraint de faire ses adieux. La dure réalité a ses impératifs. Les autres sénateurs ont quant à eux dû faire des efforts aussi bien économiques que techniques pour glaner un dernier contrat. Inzaghi a prolongé pour un an avec un salaire plus que réduit, ce qui est aussi probablement le cas du capitano. Nesta voit l’arrivé de Mexes et sera donc moins souvent titulaire. En ce qui concerne Gattuso et Seedorf leurs présences à Milan pour l’année prochaine sont encore incertaines. Le premier serait tenté par une dernière aventure plus que lucrative et le second pourrait décider de s’en aller faire d’autres cieux pour des raisons de temps de jeu. Le temps des cadeaux est fini. Il est temps d’être digne et de comprendre que les salutations sont proches.
Le football moderne nous attend mais pour cela il faut rompre avec certaines pratiques dépassées. Premièrement, il faut réduire le nombre de joueurs dans l’effectif car Milan possède l’un des groupes les plus larges et âgés d’Europe. Le Mister aimerait rajeunir et repasser à 25 ou 26 joueurs dans l’équipe. Cela éviterait de devoir écarter trop de joueurs chaque weekend ou aux entrainements. Par la même occasion une source de tension potentielle. Deuxio, il faut bâtir une organisation tactique en phase avec le football du 21ème siècle à savoir, vitesse, solidité, pressing etc. Massimiliano Allegri semble avoir les idées claires et opter pour un 4-4-2 en losange. Une formation avec quatre défenseurs d’abord solides défensivement, un milieu composé d’un milieu défensif capable de réguler le jeu, deux milieux centraux complets et un pur n°10 en soutien des deux attaquants de pointe. Enfin, il faut dénicher les joueurs susceptibles de rentrer dans le schéma. Si nous mettons de coté nos considérations émotionnelles et subjectives comme l’amour du maillot, la technicité, le touché de balle, la façon de s’exprimer et le reste lorsqu’un joueur signe il ne reste qu’une seule vérité. Seuls le niveau du joueur et la plus-value qu’il peut nous apporter est décisive.
En effet, si des joueurs comme Kaka ou Weah étaient véritablement de gentils garçons, d’après certains témoignages Van Basten n’était pas si gentleman que cela sur un terrain. Sans oublier, les anciens interistes et bianconeri comme Pirlo, Seedorf et Pippo. Même le légendaire Baggio a réussi à nous faire une Ibrahimovic. On pourrait aussi parler des problèmes de fraudes fiscales de Maldini ou les écarts de conduite d’autres. Gattuso, Ibra, Boateng, Ambrosini pour ne pas les citer. Même le grand Franco Baresi a avoué récemment que c’était plus facile avant de faire toute sa carrière dans un même club. Les tentations financières étant moins grandes. De plus, il est facile de dire je jouerai toute ma vie dans un club qui est le plus grand. Qui quitterait le FC Barcelone actuellement ? Quels-sont les joueurs qui nous auraient suivis si le Calciopoli nous avait envoyé en Série B ? Tant de problèmes, finalement les joueurs de football ne sont que de simples hommes avec des défauts et qualités et pourtant la plupart des joueurs précités sont considérés comme Da Milan. On ne nait pas bandiera, on le devient. Signons de nouveaux joueurs en fonction de leur talent, de leur utilité et un peu de leur comportement on verra pour la suite, nous verrons ce qu’ils deviendront, ce qu’il adviendra…
Milan veut un effectif digne de la Ligue des Champions. Les noms de ces fameux joueurs permettant le saut de qualité sont nombreux. La presse évoque Essien, Asamoah, Hermanes, Ganso, Hamsik, Diego, Lamela et plus récemment Fabregas et Van der Vaart. Ils sont tous capables de nous mener vers le toit de l’Europe. Peut-être que la presse se trompe comme souvent ou peut-être qu’elle a habillement pointé l’une de nos recrues comme pour Zlatan Ibrahimovic. Difficile à dire, dur à décrypter, impossible à prévoir. Au final, la seule certitude que nous avons est que Milan a entamé une révolution. Lorsque qu’on sait que cette expression peut prendre deux significations : premièrement, le retour au point de départ et que l’on connaît notre passé ; et deuxièmement dépasser l’ancienne structure pour accéder à un système meilleur, je me dis qu’on peut dormir sur nos deux oreilles…Nous sommes entre de bonnes mains, entre les leurs !
Forza Milan per sempre
Article rédigé par R.G
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