Je suis sur les routes d’Asie d’avril à juillet ; ce billet a été écrit au mois de mars avant mon départ de Shanghai…
Le livre Road Book nous a été offert à Noël dernier: une très belle intention, quelque peu encombrante avec ses trois cents pages grand format qu’il a fallu ramener dans nos bagages vers Shanghai. Je l’ai laissé trainer quelques semaines sur la table de mon salon ne sachant pas par quel bout l’aborder.
Puis j’ai commencé à le feuilleter: j’ai été charmée par ces courts textes, qui loin de faire une description exhaustive des lieux, sont des moments de poésie, des petits plaisirs, des instantanés de voyage d’une voyageuse hors du commun.
Et je me suis finalement plongée dedans et n’ai pas pu le lâcher avant de l’avoir entièrement parcouru. Je le rouvre depuis régulièrement, en pensant à mes futurs voyages…
Véronique Durruty nous livre dans cette œuvre 80 pays à travers 1.000 photographies et carnets récoltés au gré de vingt ans de voyages. Mais qui est-elle ? L’auteur se présente comme une artiste travaillant autour du voyage par les sens et les sensations. Elle dit que son travail est « une approche tactile, à la fois instinctive et rigoureuse, de la photographie, et aime métisser les genres : exposer dans la rue, faire une photo de mode comme un reportage de voyage, ou l’inverse, confronter l’œil au nez, l’œil à l’oreille… »
C’est exactement cette ambiance que je retrouve au fil des pages; chaque texte, chaque carnet, chaque photo est une invitation au voyage, à la découverte, au respect de l’autre…
Véronique Durruty présente ainsi cette ouvrage:
Ce livre est un voyage réel ou rêvé, celui qui reste, une fois les images et les souvenirs passés au laminoir, un tour du monde subjectif. Vingt ans sur les routes de quatre-vingts pays, seule, en couple, avec un ami, avec ma petite fille du vent, ou à trois comme une petite famille nomade, concentrés pour tenir dans un livre de plus de trois cents pages, afin de rendre ce voyage plus authentique. En contrepoint de ce voyage ressenti, vingt articles de référence des plus grands journalistes du monde entier, publiés par le magazine Courrier international, donnent un regard d’expert et, aux approches multiples sur les pays traversés, un certain « état du monde ».
Bien sûr, je m’attarde sur les pays que je m’apprête à découvrir, les textes simples sont pleins de promesse. Extraits:
Cambodge, à propos d’Angkor:
Puis le Bayon, les têtes de pierre qui me souriaient, des sourires par centaines. J’en ai pleuré d’émotion, jamais je n’aurai cru pleurer à cause d’une chose autre que l’humain – il est vrai que ces pierres sont vivantes.
Laos:
Il y a ici une indicible douceur. (…) Ensuite tout s’enchaîne. Douceur des routes qui sont de l’eau, rivière Nam ou fleuve Mékong. (…) Douceur des rituels bouddhistes, mille statues qui nous sourient, lentes processions des moines au petit matin, gestes des femmes agenouillées qui offrent le riz, prières psalmodiées à peine audibles. Douceur des parfums de frangipanier. Douceur des gens qui exhalent la paix, enfin et surtout.
Envie d’inspiration pour un voyage? de dépaysement ou simplement d’un regard plus humain sur notre monde? Je ne peux que vous conseiller ce magnifique ouvrage, à lire et feuilleter sans modération et à mettre entre toutes les mains!