En cherchant à retrouver les articles rédigés par Irving Wladawsky-Berger, je me suis retrouvé à chercher IBM sur mon Google Reader. Et là, stupéfaction, je suis tombé sur quelques articles publiés ces derniers jours, qui m’ont littéralement scotché. Dans chacun, il était fait mention du nom IBM, mais là n’est pas le point le plus important.
Dans un premier article, Andy Mulholand, le CTO de Capgemini, évoque les orientations prises par Google et Microsoft. Il remarque fort justement que Google se rapproche de plus en plus des fabricants de hardware, pour imposer son approche de logiciels sur le Cloud. Google s’apprête donc à vendre – via Amazon – des forfaits pour utiliser des ordinateurs Acer ou Samsung pré-équipés avec Chrome. Le modèle de prix indiqué (28$/mois) fait penser à un forfait mobile ou à un accès internet chez un FAI. L’idée est séduisante, bien sûr, et principalement pour les CIO d’organisations de tailles modestes, qui n’auront pas de parc logiciel trop important à migrer. Autre orientation de Google, l’électronique grand public avec Google Chrome pré-installé. Cela me fait penser à l’époque où l’on voyait dans Java le langage qui permettrait de connecter son frigo à Internet. A l’inverse, Microsoft ferait, toujours selon le même auteur, le chemin vers une utilisation de plus en plus poussée vers des applications sur Azure (le Cloud à la source MS): à se demander si les jours de Windows ne sont pas comptés. Il voit même dans l’acquisition de Skype l’un des nombreux pas de Microsoft vers des services sur IP.
Pour Dave Winer, toujours aussi passionnant, l’acquisition de Skype permet de rééquilibrer le rapport de force entre Microsoft et les opérateurs télécoms. Mais au-delà de l’analyse, il faut lire la fin de cet extraordinaire article, où Dave Winer raconte l’un des tous premiers discours de Bill Gates, au début des années 80:
Here’s what he said (I’m paraphrasing, from memory): « I know the history of computers. Microsoft will be a huge company some day, and when we are, we’ll tend to be like all the other big companies. And some upstart will come along and challenge us the way we’re now challenging the leaders of the computer industry. But I will remember what it’s like to be an upstart, and I won’t let them have the advantage. »
He probably wasn’t quite that clear about it, but that was the point. And we know who the upstart was — Netscape. Once he vanquished them, he relaxed, and let Google do the job Netscape was trying to do. And now Bill Gates looks like every other computer mogul to come before. Rich, but on his way to being forgotten.
Except Gates is still around, and if he was that history-aware when he was young, why wouldn’t he still be — only more so. Now he has all the experience he didn’t have then. He’s a voracious reader, now he has 30 years of book-reading that he didn’t have when he was in his 20s. So If you’re Gates, and you’re watching your creation flounder into irrelevance, what do you think of doing? Disrupting, of course.
I floated this idea on Twitter, and people say that they don’t think Microsoft is capable of doing anything but supporting the status quo. That’s cause they’re thinking of Ballmer’s Microsoft. But Ballmer does not equal Gates.
Le 3e article de ce soir est issu de l’excellent blog de DrGoulu. On y parle des progrès de l’ordinateur quantique. Le D-Wave One (on dirait un chanteur des années 70…) est né:
C’est sûr, il a de la gueule. Mais le pire, c’est qu’un peu comme pour les ordinateurs massivement parallèles – les grosses bécanes qui jouent et gagnent à Jeopardy, vous savez … – c’est du sur mesure: hors de question de jouer à Chuzzle sur ces machines là, ou de télécharger de la musique: ils sont réservés à un public averti. Du coup, Dr Goulu cite l’excellent Dr Watson, qui prédisait dans les années 40, alors qu’il présidait aux destinées d’IBM:
« Je pense qu’il y a un marché mondial pour quelque chose comme 5 ordinateurs. » (Thomas Watson, président d’IBM, 1943)
Moralité: les visionnaires sont rarement là où on pense les trouver…