Je vous sens inquiet ? Si, si cher lecteur, ne dites pas le contraire, je perçois vos appréhensions. D'ailleurs, le nombre de dépêches qui font la Une des médias depuis moins de deux jours semble en témoigner. Au point que l'éruption volcanique récente suscite désormais davantage d'intérêt que l'érection indécente dont il était question jusqu'ici. Ne me dites rien. Vous craignez que Grimsvötn ne soit un vilain clone d'Eyjafjöll ? Qu'il perturbe vos projets d'escapades aériennes, cloue au sol des centaines d'avions au sol et réduise en cendres vos rêves de vacances pourtant méritées ? La perspective est certes possible, à défaut d'être probable. Ici en tout cas, l'homo sapiens islandicus demeure stoïque. Les habitants du sud et du sud-est de l'île mis à part, ceux de Reykjavik ne paraissent pas encore s'inquiéter des conséquences de ce nouveau séisme. Ou alors autant qu'un groupe de pêcheurs à pieds malouins s'apprêtant à affronter les grandes marées d'équinoxe et à envahir les vastes étendues sablonneuses désertées par la mer. C'est dire si l'angoisse est palpable. Ce matin, dans les rues du centre, la vie suivait son cours habituel. Je n'ai rencontrée qu'une jeune Française contrainte de quitter la région de Jökusarlonet qui a gentiment accepté de se confier à moi.