Et pourtant tout semblait les opposer à la naissance. Le premier voit le jour dans une famille juive à Neuilly-sur-Seine quand le second fait ses premiers pas de musulman à Ryad, en plein cœur de l’Arabie Saoudite. Si l’un s’impose durant sa vie une discipline de fer et développe une conscience politique médiévale, l’autre aime se frotter à l’économie, au modernisme et aux femmes.
Des traversées du désert, ils en auront connu tous deux, et sensiblement au même moment. Aux montagnes de Tora Bora et aux errances dans les zones tribales du Pakistan répondent les trous d’air des suites du scandale de la MNEF et de la primaire socialiste de 2006.
Le mois de mai 2011 mariera leur destin de façon presque irrationnelle. C’est à Washington que sera décidée l’exécution du spectre de New-York, et c’est précisément à New-York que l’homme de Washington tombera. Par deux fois par les américains, à deux grosses semaines d’intervalle. Si l’un est autant mort cliniquement que politiquement, l’autre a été mis en surveillance anti-suicide, la fin de sa carrière politique étant quasiment actée.
Depuis tout s’accélère, DSK est en résidence surveillée à quelques encablures de Ground Zero, symbole de la toute-puissance médiatique de son alter-ego apatride. On a d’ailleurs également appris que la maison d’Abbottabad cachait une impressionnante collection de films porno.
Le monde des élites est tellement standardisé, on s’ennuierait presque.