Analyse du récent sondage de la Smerep et d’Harris Interactive qui révèle la situation financière et psychologique des étudiants, dont les chiffres sont catastrophiques
Des difficultés financières chroniques
Selon un sondage Harris Interactive pour la Smerep, mutuelle étudiante en Ile-de-France, mené auprès d’un échantillon représentatif de 506 jeunes issus de tous les horizons scolaires (classes préparatoires, écoles, université, BTS etc.), près de quatre étudiants sur cinq rencontrent des difficultés financières. « Et pour un étudiant sur trois, ces difficultés sont chroniques, pérennes tout au long de l’année et pas seulement les fins de mois », explique Christelle Maho, directrice du département Santé de l’institut de sondage, au quotidien Metro.
Santé et sexualité : de mauvaises habitudes
Par manque de moyens, seuls 5% des étudiants en situation de mal-être ont consulté un professionnel, et 13% seulement auraient une mutuelle complémentaire. Plus de la moitié d’entre eux ont vécu cette année une période de 15 jours pendant laquelle ils se sont sentis stressés (66%), sans valeur ni confiance en soi (53%), tristes ou déprimés (48%). Enfin, 37% des étudiants ont des problèmes de sommeil et près d’un étudiant sur six a pensé au suicide au cours de l’année. Côté sexualité, la situation n’est guère plus reluisante puisque sur les 506 étudiants sondés, 80% de ceux qui ont déjà eu un rapport sexuel n’ont pas toujours eu recours à un préservatif, puisqu’ils sont 42% à y avoir pensé, et 28% ne l’utilisent jamais (certains estiment que le dépistage du VIH suffit, d’autres utilisent un autre moyen de contraception, et 19% pensent que le plastique enlève la magie du rapport…).
Un observatoire du suicide lancé en France
Avec 130 000 tentatives de suicides et plus de 11 000 morts par an, la France connaît l’un des taux de suicides les plus élevés en Europe. Effrayant, ce constat a poussé 44 spécialistes à lancer un appel aux autorités dans Libération. Pour mieux connaître ce problème et améliorer la prévention, cet « appel des 44 », qui rassemble médecins du travail, psychiatres, psychologues et sociologues, demande la création d’un observatoire des suicides et des conduites suicidaires en France. Il serait chargé « de mener des études épidémiologiques et cliniques », afin de faciliter notamment « la connaissance des populations les plus exposées, leurs caractéristiques, leurs lieux de vie et leurs conditions de travail (ou de chômage) et l’évolution dans le temps du taux de suicide ».
Lauren Clerc