Après plus de trois mois de siège et de combats, l'armée libanaise s'est emparée, le 2 septembre 2007, des dernières positions des activistes du Fatah al-Islam dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al-Bared dans le Nord du Liban. Les affrontements qui avaient commencé le 20 mai 2007 suite à l'attaque du Fatah al-Islam menée contre des positions de l'armée libanaise située près du camp ainsi qu'à Tripoli ont contraint la plupart des 35.000 habitants de Nahr al-Bared à trouver refuge dans le camp voisin de Badaoui dès les premiers jours de combat.
Les habitations et les biens des réfugiés palestiniens sont aujourd’hui ensevelis dans les décombres du camp.
A la fin du mois septembre, la périphérie du camp a été partiellement déblayé par l’armée libanaise pour créer un « nouveau camp » qui a été de nouveau rendue accessible aux réfugiés. Les équipes de Première Urgence ont alors immédiatement mis en place un programme d’urgence pour assurer le retour des réfugiés.
L’aide s’est structurée en fonction de l’état des bâtiments. Pour les locaux fortement endommagés, Première Urgence a fourni aux familles du matériel de nettoyage (pelles, brouettes, brosses, etc) ainsi que des outils et matériaux pour le gros œuvre et l’isolation (bois, bâches, marteaux, clous etc.). Pour les habitations moins détériorées ou suffisamment sécurisées (310 foyers), Première Urgence a soutenu un travail d’isolation (murs extérieurs, portes et fenêtres). Les réfugiés ont été directement impliqués dans cette réhabilitation avec le soutien de notre équipe technique. Ce programme de réhabilitation d’urgence financé par la DG ECHO se terminera le 15 février.
Ainsi, huit mois après la destruction de Nahr El Bared, 1.300 familles sont de retour. Le camp détruit est toujours inaccessible. L’organisation de la vie dans la périphérie du camp reste laborieuse, la précarité y est extrême et problème du relogement des autres réfugiés demeure important.
Première Urgence est actuellement en train de mettre en place deux nouveaux programmes qui prolongeront cette politique de soutien au retour des réfugiés.
Un premier programme de reconstruction et réhabilitation augmentera la capacité d’accueil du camp périphérique et, en parallèle, un second programme permettra aux réfugiés de retrouver leurs outils de travail tout en leur fournissant l’appui et les moyens de subvenir à leurs besoins. Des activités rémunératrices liées au réaménagement du camp permettront à plus de 300 personnes de percevoir un salaire et, simultanément, des aides seront données aux artisans et aux commerçants afin de leur faciliter la réouverture de leurs entreprises.
Actuellement, au-delà des difficultés quotidiennes (réseaux de distribution et d’évacuation des eaux détruits, manque d’électricité, promiscuité, etc.), du traumatisme causé par la violence des combats et la perte des tous leurs biens, les réfugiés de retour s’organisent du mieux possible. L’avenir de cette région du nord du Liban reste chargée d’incertitudes. Plus de 1.800 familles vivent encore dans le camp voisin de Badaoui où elles ont, pour la plupart, pu trouver refuge dans des locaux publics ou religieux ou dans des foyers apparentés ou amis alors que plus de la moitié des anciens habitants de l’ancien camp de Nahr el Bared se sont dispersés vers d’autres camps ou dans la région les privant ainsi de l’accès à l’aide des organisations humanitaires.
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