Etrange programmation proposée ce soir à l'AB Club à un peu plus d'une centaine d'âmes qui ont
fait le déplacement, rue des Pierres.
En apéritif Mon-o-Phone - du grec ancien (monos) « unique » et
(fônê) « son ou bruit- sera l'excellente surprise de la soirée.
Sorte de Kills pratiquant un rock electro-alternatif noisy le duo belge va nous livrer un set énergique et captivant. Mr Phono (Koen Brouwers) à la guitare et Ms Phono
(Ciska Vanhoyland), tantôt aux vocaux et aux percussions, tantôt aux synthés, dynamisent des compos irrésistibles comme "1234"," inside-outside", "sad dog", "let her dance",
sick, etc..
Le duo a démarré en 2007 et depuis il a fait son petit bout de chemin jusqu'à son premier album The great depression
of Mr & Ms Phono sorti cette année chez Rough Trade. En un peu plus de 35 minutes Mon-o-Phone va nous entraîner dans son
univers et impossible de ne pas être happé par ces compos d'une efficacité redoutable. Assurément un band qu'il faudra suivre et revoir au détour d'un prochain gig complet.
Bravo !
Place ensuite au traditionnel petit break histoire d'installer le matos de Cat's Eyes, et, accessoirement, de permettre à un security
guard sans doute nouveau dans le métier de faire un peu de zèle. Pas de sacs sur le bord de scène, pas de chopes trop près des câbles électriques, ne pas s'asseoir sur le bord de la scène
en attendant la venue des bands.., bref une attitude absolument ridicule qui n'avait l'air d'amuser que lui. Il est vrai qu'avec une centaine de personnes dans le club il fallait être prudent,
vous vous rendez compte s'il y avait eu un mouvement de foule ! Trop drôle le zigue.
Quoiqu'il en soit, ce fut finalement le dernier moment amusant de la soirée car la suite allait se révéler nettement moins réussie.
Sur le coup de 21h00, Cat's Eyes fait son entrée. Les cinq musiciens s'installent derrière leurs instruments et vont nous jouer dans une quasi pénombre en tout
et pour tout dix titres, rappel compris, en moins de quarante minutes de show. Le minimum syndical, et encore...
D'entrée de jeu le mix au niveau des voix est catastrophique ( on n'entend pratiquement rien frontstage) et même si en cours du set on notera une légère amélioration du son tout cela reste bien
en dessous de la moyenne. Jouant dans une quasi obscurité, de temps à autre interrompue par un light furtif ou un stroboscope, le band propose pour tout décorum quelques projections psyché sur un
écran blanc dressé en fond de scène. Pour le reste, pratiquement aucun contact avec le public si ce n'est quelques mots quasi incompréhensibles (ce son !) lâchés de temps à autre par l'autiste Farid Badwan ( The Horrors) et un petit déplacement de Rachel
Zeffira pour venir des claviers au vibraphone placé en bord de scène.
Après 35 minutes la jeune femme annonce : "'It's the last one : "Sunshine Girls"!"
Le public frustré réclame un rappel.
Il aura seulement droit à "Love You Anyway" titre interprété en voix piano par Rachel, le groupe lui ne revenant pas sur scène.
Les lumières se rallument et autour de moi c'est quasi l'avis unanime : trop court et quasi du foutage de gueule.
Dommage car l'album est réussi et nous plonge dans une ambiance artistiquement intéressante que j'ai peu retrouvée en live ,excepté sur l'un ou l'autre titre.
Et pourquoi un set si court ?
D'accord le band n'a qu'un seul album mais si on regarde la setlist plusieurs titres de celui ci n'ont pas été joués. Alors ?
Un beau gâchis donc pour un groupe qui s'il ne soigne pas plus ses prestations live dans le futur risque fort de vendre des galettes mais de se produire devant des salles de moins en moins
peuplées car le bouche à oreille surtout lorsqu'il est négatif fonctionne vite.
Eh oui même si on est doué, un public , ça se mérite.
Setlist:Cats Eyes
Lucifer sam
Not a friend
Face in the crowd
Bandit
Sooner or later
I'm not stupid
The Lull
Sunshine girls
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Love you anyway
(par JPROCK)