New York - Palerme : une Mafia persona non grata

La collaboration entre le FBI et la police italienne a permis l’arrestation hier de 75 personnes : 54 dans la région de New York, dont trois membres de haut rang de la famille Gambino, une des cinq grandes "familles" de New York, 20 personnes à Palerme, dont des membres de familles proches de Salvatore Lo Piccolo (considéré comme un des successeurs de Bernardo Provenzano, le chef suprême de Cosa Nostra, arrêté en 2006). Un des chefs de la Camorra napolitaine a également été arrêté.
Quelle est la première entreprise d’Italie en termes de chiffre d’affaires ? La Mafia, 90 milliards d’euros par an. . Dans certaines villes comme Palerme ou Catane, ce sont huit commerçants sur dix qui payent le « pizzo », l’impôt mafieux. Aux Etats-Unis, le chiffre d’affaires de la seule Cosa Nostra est estimé entre 20 et 41 milliards d’euros. Le rêve américain a eu du succès chez les mafiosi.
Défaits par la guerre des mafias au début des années 1980 en Italie, des dizaines de « parrains » se sont exilés aux Etats-Unis. Des dynasties entières qui avaient pour fief Torretta, Cinisi, Palerme : les Bontate, et surtout les Inzerillo, cousins des Gambino, rejoignant leurs « cousins d’Amérique » et formant ainsi la troisième vague d’immigration de mafiosi. Certains sont revenus en Sicile à partir de fin 2004. Outre- Atlantique, le FBI s'inquiète : les écoutes téléphoniques font état de sommes colossales à investir dans des opérations croisées avec la Sicile. Pour mieux investiguer la relation entre Cosa Nostra américaine et sicilienne, une collaboration s’engage entre le FBI et le Directeur De Gennaro, et s’intensifie par un échange d’agents : des agents du FBI sont détachés au siège de la Police Nationale Italienne, contre deux officiers de la police italienne au siège du FBI depuis 2005-2006.
Dans ce cas particulier de la lutte contre le crime organisé, Etats-Unis et Europe coopèrent ; et une telle coopération permettant d’assurer les conditions d’un business plus sain, ce n’est pas courant.
Sources : Le Monde, Le Figaro, FBI