La conquête

Un film sur l’ascension politique et la crise sentimentale de Nicolas Sarkozy

Faire un film sur un homme politique, encore vivant - physiquement et politiquement - et encore au pouvoir, voilà quelque chose d'assez original, voire quelque peu osé. Et pourtant, c'est ce qu'a entreprit de faire Xavier Durringer en nous contant l'histoire de la conquête du pouvoir par celui qui n'y pensait pas qu'en se rasant le matin : Nicolas Sarkozy.

Autant le dire tout de suite, je m'attendais en allant voir ce film à une descente en règle de notre cher président. Je suis ressortit de la salle quelque peu surpris. S'il ne m'a pas rendu Nicolas Sarkozy plus sympathique, il l'a sans doute rendu plus humain. On découvre, derrière l'homme politique, un homme comme tout le monde, confronté à des problèmes de couple. Car la conquête n'est pas que la conquête du pouvoir, mais également les relations difficiles et ambiguës qu'il entretenait pendant cette période avec son épouse Cécilia.

Ce film qui traite de l’ascension de Nicolas Sarkozy ne traite nullement des enjeux "Gauche/Droite" de la conquête du pouvoir, mais plutôt des tensions internes qui existent entre lui, Jacques Chirac - le père au pouvoir - et Dominique De Villepin, le successeur désigné avorté. Bizarrement, c'est plutôt Chirac et De Villepin eux qui font les frais de ce film. Cyniques, manipulateurs, ils font tout pour empêcher Sarkozy d'arriver à ses fins. De Villepin n'est vraiment pas à son avantage. Certes bogosse, il arbore constamment un sourire mi béat, mi simplet.

J'ai bien aimé ce film, qui n'est somme toute qu'une fiction. Outre le talent des acteurs, et en premier lieu Denis Podalydès et Florence Pernel qui jouent le futur couple présidentiel, il présente de nombreuses petites phrases pimentées qui apportent toute la saveur à cette politique fiction (sans doute bien en deçà des réalités).