Dernière prestation en date : Celle de Claude Guéant, auteur des : « (...) les Français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux du fait d'une immigration incontrôlée (...) » - France 24 ou « (...) 24% des étrangers non européens qui se trouvent en France sont des demandeurs d'emploi. C'est presque trois plus que le taux (de chômage) national (...) » - Nouvel Obs
Invité de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, il a lancé : « (...) Contrairement à une légende, il est inexact que nous ayons besoin de talents, de compétences. Il y a de l’ordre de 2 000 personnes qui viennent à ce titre. Mais on n’a pas besoin de maçons, de serveurs de restaurants. Il y a en France de la ressource parmi les Français »
Comme le fait judicieusement remarquer Libération : « (...) Tout cela rappelle furieusement le slogan du FN, « Un travail aux Français ». Ce qui ne l'a pas empêché Guént d'ajouter : « II y aurait un grand tort des familles républicaines à laisser au Front l’exclusivité des souffrances des Français. Et on devrait être ravi qu’un parti politique s’empare d’un problème pour le régler de façon républicaine (...) »
Mais l'étranger n'est pas seulement un ennemi des ouvriers et employés, puisque Selon Guéant, ses enfants sont prédestinés à l'échec scolaire : « (...) les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés (...) » Il a probablement manqué de temps, pour expliquer, que la diminution du nombre d'enseignants pourrait être, largement compensée, par leur départ ou leur non arrivée en France !
Bêtise, cynisme, carrièrisme ? On se demande ce qui pourrait qualifier, clairement, ces propos, tenus par un ministre de la République, dont le seul but, est de permettre à un candidat et à sa majorité ... de se maintenir 5 ans de plus au pouvoir !
Si nul ne sait encore, si les « saillies » de Claude Guéant ont le moindre impact, sur ceux qui souhaitent voter pour la candidate du FN, il serait intéressant de connaître celui qu'elles ont sur les militants UMP. Or, un fait récent et peu médiatisé, remontant au 19 mai dernier, nous donne quelques pistes !
Ce jour là, se tenait à Besançon un séminaire de formation de l’UMP auquel participaient Jeannette Bougrab et d’Alain Joyandet. « (...) Le mot de trop est tombé juste avant la pause déjeuner des 280 participants (...) nous raconte Le Pays, sur son site Web : « (...) à l’occasion d’un débat sur la laïcité et plus précisément sur la construction de mosquées par rapport à l’état de délabrement de certaines églises. C’est à ce moment précis qu’un militant haut-saônois, ancien médecin, a lancé : « De l’argent, il n’y en a que pour les bougnoules ! »
Emoi de la secrétaire d'état qui a quitté la réunion. Mais plus grave : « (...) selon certains témoins catégoriques, une partie de la salle aurait apporté son soutien au militant raciste (...) »
Panique à la section locale de l'UMP, qui a donné tout de suite des consignes, pour que l'incident ne filtre pas à l’extérieur. A tel point nous dit Le Pays que : « De retour à Paris, la secrétaire d’État annonce un communiqué qui devait être transmis à la presse par Michel Viennet (secrétaire départemental de l’UMP du Doubs) . Il ne parviendra jamais dans les rédactions (...) » On aurait, semble t-il, en haut lieu, décidé de tirer un trait, si le militant envoyait une lettre d'excuses à la ministre !
Lettre publiée par France3 Franche Comté
« Madame,
Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour la phrase que j’ai prononcée comme une boutade lors du séminaire de Franche-Comté. Mon intervention n’était pas de blesser les personnes réunies dans la salle mais ces paroles qui me font honte aujourd’hui faisaient suite à une intervention d’un jeune de l’UMP.
Il avait déclaré que la restauration de la cathédrale de Strasbourg n’était pas aidée financièrement, mais celle de la construction de la mosquée l’était. Je n’ai pas cherché à vérifier la véracité de ces propos. Je me suis offusqué à tort, j’ai eu un mauvais réflexe que je regrette amèrement aujourd’hui.
Cela fait plus de trente ans que j’assiste aux réunions de l’UMP et je n’avais jamais entendu véhiculer d’idées fausses. Depuis ma retraite, j’étudie l’économie politique, je fais un travail dans ce sens, je suis venu pour parfaire mes connaissances.
Je vous prie de croire, Madame, à l’expression de mon profond respect ». "
Une Boutade ? Ben voyons !
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Les inrocks