D'abord, si Edouard Ferlet en est le maître d'oeuvre au nombre des compositions, chacun y a sa place tant l'esprit de cette musique est démocratique. D'ailleurs, s'il est le seul à ne pas user de sa voix, son jeu de piano y pourvoit.
Ensuite, si l'ambiance générale est claire obscure, comme la pochette de l'album, cela n'empêche nullement la vigueur, la couleur d'y avoir leur place comme sur " Interchange " (7e morceau).
De plus, il n'y a que des compositions originales dans les deux sens du terme. En outre, il y a de l'esprit dans le jeu et les titres. " Il n'y a plus d'apprêt " (à Saint Germain des Prés aurait ajouté Guy Béart). "Valentine's Day ", clin d'oeil à " My Funny Valentine ".
Enfin, tout cet album est un enchantement, un rêve éveillé, un merveilleux dialogue masculin/féminin dont j'extrairai une pure pépite: " Julien " d'Airelle Besson (8e morceau). Je ne connais pas ce Julien là. Je suppose qu'il est le compagnon de la Citoyenne Airelle Besson. Je souhaite qu'il soit à la hauteur de tant d'amour, de beauté, de tendresse. Qu'une femme de qualité compose pour vous une oeuvre aussi belle, cela engage. Il faut le mériter nuit et jour.
Quant à nous, aimables auditrices, charmants auditeurs, puissions nous engager avec " le camp opposé " (Frank Zappa) un dialogue aussi riche et fructueux que celui qui a produit cette musique. Elle nous y invite. Suivons la.
Edouard Ferlet: piano, composition
Airelle Besson: trompette, voix, composition
Alexandra Grimal: saxophones, voix, composition
Fabrice Moreau: batterie, voix, composition
" Filigrane "
Melisse. 2009.
Photo Juan Carlos Hernandez ©