Premier faux pas de la candidate non déclarée à la primaire socialiste ? En apportant son soutien à la candidature de Christine Lagarde à la direction du FMI, Martine Aubry suscite la stupeur dans son propre camp. L’annonce sonne comme un désaveu à l’égard des députés socialistes qui ont saisi le procureur général pour une suspicion “d’abus d’autorité” de la ministre de l’Economie et des Finances dans le règlement de l’affaire Tapie-Addidas.
“Si l’Europe peut avoir ce poste et si une Française peut l’obtenir, je crois que cela serait une très bonne chose pour notre pays et pour l’Europe“. “Mme Lagarde, au-delà des divergences que l’on peut avoir - je pense à la politique économique, à ce qui est fait en matière salariale et le pouvoir d’achat -, est une femme respectable”, a déclaré Martine Aubry sur France 2.
Les propos font tousser dans les rangs socialistes car on n’oublie pas que la ministre a menacé de poursuivre en justice les neuf députés socialistes qui ont demandé la saisie de la Cour de justice de la République. La commission d’instruction de la CJR devrait se prononcer dans les 15 jours à venir sur une éventuelle mise en cause pour “complicité de détournement de fonds publics“.
Le soutien de Martine Aubry semble bien imprudent au moment où Mediapart met en ligne “un rapport secret qui accable Christine Lagarde “.
Invité de France Inter ce matin François Hollande s’est montré beaucoup plus prudent estimant que la bonne question à se poser est de savoir si, “il y a un risque (judiciaire) ou est-ce qu’il n’y en a pas“.
Présent dimanche soir au Grand jury de LCI-RTL-Le Figaro, François Bayrou s’est déclaré opposé à une nomination de la ministre de l’Economie à la direction du FMI. “Le choix qui est annoncé (de Mme Lagarde) se heurte, pour moi, à deux questions principales: en principe, on est nombreux à ne pas approuver la politique économique qui a été suivie par la France” et “la deuxième chose, c’est que Mme Lagarde a été l’acteur principal de l’affaire Tapie“.
La question du choix de Christine Lagarde divise au PS au-delà des incertitudes judiciaires. Benoît Hamon a soufflé le froid au regard, des orientations de la ministre accusée par certains d’être la candidate des banques. “Je pense que l’orientation qu’elle pourrait donner au FMI, puisqu’elle est très libérale, n’est pas exactement ce que je souhaite” a estimé le porte-parole du PS.
Bertrand Delanoë juge également que la politique menée par le FMI est l’élément le plus important. “J‘ai beaucoup de respect pour Christine Lagarde (mais) la politique que l’on mènera au FMI m’intéresse plus que la personnalité qui la mettra en oeuvre“, déclarait dimanche sur Canal + le maire socialiste de Paris.
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