Carrefour, deuxième entreprise de distribution au monde, envisagerait de fusionner sa filiale brésilienne, Carrefour Brésil, valorisée à 7 milliards d’euros par CM-CIC, avec la Companhia Brasileira de Distribuicao (Grupo Pao de Açùcar, GPA), leader brésilien et deuxième opérateur latino américain du domaine.
Selon le Journal du Dimanche, la banque Lazard aurait été mandatée pour étudier l’opération avec, notamment, la famille Diniz, fondatrice de GPA. Celle-ci rentrerait dans le capital de Carrefour. Cependant le groupe français Casino détient plus du tiers du capital de GPA et pourrait s’opposer à la fusion.
Selon certains analystes, ce scénario est peu crédible compte tenu des problèmes de concurrence que poserait une telle fusion. Ainsi, pour la société d’analyse Oddo, GPA détient une part de marché alimentaire de 17% au Brésil et Carrefour de 14,5% ; une fusion ferait alors dépasser les 50% de parts de marché dans certaines grandes villes, avec un risque de cessions de magasins ou un refus de l’autorité de la concurrence brésilienne.
D’autre part, le co-contrôle de Casino avec la famille Diniz, de la holding contrôlant GPA, pourrait poser problème : le concurrent français de Carrefour voudrait en effet prendre le contrôle de GPA seul, en juin 2012. Cette fusion ne semble dès lors pas dans l’intérêt de Casino qui pourrait avoir les moyens de s’y opposer.
D’autres analystes évoquent un discret appel du français vers Wal-Mart, le géant américain, dont on se souvient qu’il avait fait une offre il y a 18 mois pour le rachat des activités brésiliennes de Carrefour. Le prix, jugé insuffisant à l’époque, pourrait être relevé à la suite de ces dernières manœuvres.