Un jeune fermier, un navajo, une danseuse de revue et un joueur de poker fauché répondent à une annonce publiée en page nécrologique d'un journal et deviennent tous les quatre les nouveaux agents Pinkerton (l'ancêtre du FBI, pour faire simple). Leur première mission consiste à démasquer le Chapardeur - un voleur sans scrupule qui dépouille les voyageurs du Transcontinental. Coup de bol, Neil et ses collègues arrêtent le lascar, récoltent les honneurs et s'apprêtent à repartir chacun chez eux.
Pourtant, c'est trop facile, Neil trouve ça louche et commence à douter. C'est alors qu'il est lui-même victime d'une agression dans le train et qu'il se retrouve en plein désert. De nouvelles rencontres l'attendent, de nouvelles découvertes aussi... L'intrigue, finalement pas si commune, va s'aventurer sur un terrain inattendu, celui du fantastique, où de vieilles légendes indiennes s'associent aux phénomènes étranges. Une fois la première surprise digérée, ça devient particulièrement grisant. L'histoire aussi dénonce des faits authentiques, comme les conquêtes des territoires de l'ouest et la construction de voies ferroviaires, impliquant l'exploitation de la main d'oeuvre chinoise, les massacres et les sacrifices de vies humaines.
Je ne pensais pas être follement enthousiaste de tout ceci au cours de ma lecture, mais l'ambiance western m'a tellement conquise. Et puis, l'histoire n'est finalement qu'une mise en bouche (tome 1 oblige), je ne doute pas qu'elle va chercher à se développer à travers les prochaines aventures - un deuxième livre est annoncé pour fin août. Certes, il y a quelques facilités et des maladresses, les personnages ne sont pas atypiques (ils sont brossés grossièrement pour certains) mais ils n'en sont pas moins sympathiques. Et puis, j'aime le cadre et l'ambiance, je lirai indéniablement la suite avec grand plaisir.
L'Agence Pinkerton, tome 1 : Le châtiment des hommes-tonnerres par Michel Honaker
Flammarion (2011) - 239 pages - 13€
illustration de Benjamin Carré