Je suis l’aînée (du 1er lit) de deux garçons nés du 2e lit quelques années après ma naissance. Élevés d’une autre façon que moi, prenant toute la place puisque je n’étais pas la fille de leur père – celui-ci ayant eu deux garçons, soit la prunelle de ses yeux et l’honneur de la famille -, je me suis sentie profondément mise de côté, rejetée, ma mère faisant le tampon du mieux qu’elle pouvait. De son côté, mon père délaissait son rôle de père avec moi pour fonder, lui aussi, une autre famille.
La 3e roue du char, c’est souvent ainsi que je me suis sentie. Aujourd’hui, je m’arrange toujours pour ne jamais être trois…
Même si j’étais l’aînée, celle qui a préparé le chemin pour les jumeaux face aux parents, je me suis toujours sentie une imposteure dans cette famille reconstituée, en tout cas totalement non désirée par le beau-père.
Par ailleurs, étant surdouée, je me suis sentie imposteure aussi à l’école, récoltant des notes dépassant tous mes collègues de classe presque tout le temps, me sentant différente évidemment, sans compter que j’étais toujours la plus grande, physiquement parlant.
Au secondaire, j’ai voulu être «normale» aussi mes notes ont chuté, faisant craindre à ma mère que j’allais échouer à chaque fin d’année mais je passais, «à la raclette», comme elle disait.
D’autre part, je réussissais tout ce que j’entreprenais, facilement, efficacement, rapidement et souvent sans efforts. J’organisais, aidais aux devoirs des collègues, bricolais, etc. Encore un espace pour déclencher des jalousies et me faire sentir différente, pour être montrée du doigt plutôt qu’appréciée. J’étais réellement différente, imposteure, croyais-je…
Plus tard, à cause de mes connaissances, de mes capacités et de mon assurance, je me suis fait écraser de jalousies qui m’ont fait mal, à la longue. J’ai fini par me taire et prendre mon trou, pensant que je n’étais pas correcte, que je n’étais pas aimable, reconnaissable, valable…
Le complexe de l’imposteur est lié à la peur de réussir et empêche les personnes qui en sont victimes de développer pleinement leur potentiel. Inconsciemment convaincues que leur réputation est usurpée, ces dernières fuient toute possibilité qui leur permettrait d’aller encore plus loin. Ces personnes vivent dans le doute et pensent qu’un jour elles seront démasquées et que quelqu’un fera la preuve de leur incapacité – Wikipédia.
Aujourd’hui, ce sentiment m’est remonté très fort : je me sentais imposteure entre Benjamin et Bernadette, prise en sandwich entre deux personnes qui m’aiment beaucoup mais dont je ne suis attirée, et ai des points communs et des échanges réciproques, qu’avec une, soit Benjamin.
Je ne me sens pas d’atomes communs avec Bernadette, sinon que je sens que je dois être à ses côtés ces temps-ci. Comme Benjamin, quand je sens que je dois être là pour aider quelqu’un, je suis là. C’est tout. C’est un état naturel chez nous.
C’est dur à dire mais, si je veux être honnête, je suis obligée de reconnaître que je n’ai pas d’intérêts communs avec Bernadette et ne vois pas comment nous pourrions être des amies dans le sens échanges et soutien mutuels. Je sens qu’on a un bout de chemin à partager ensemble, ce que nous faisons actuellement, mais c’est tout.
Depuis toute jeune, ma vie tourne autour de cette croyance, de cette impression que je suis une imposteure, ce qui m’amène à ne rien réussir, à ne rien faire aboutir, à rester cachée et, éventuellement, à prendre mon trou là où je pourrais être sur l’estrade. L’histoire de ma vie… Malgré mes connaissances et mes capacités, je m’arrange pour toujours rester «petite», pour ne pas me faire remarquer. Idem au niveau professionnel.
N’en pouvant plus, tantôt, j’ai pris le téléphone et ai appelé mon amie Coach qui m’a fait voir, notamment, les miroirs dans la situation que je vis, des miroirs de mon moi-même dans les autres, évidemment. Ça m’a fait voir la grandeur que j’ai, reconnue par Benjamin d’ailleurs. Par certains de ses messages, il a su me faire voir ce que je porte, mes connaissances, mes capacités et mes qualités que j’ai mais que je ne voyais pas sous cet angle, les pensant tout simplement naturelles. J’en ai parfois pleuré en les réalisant alors. C’est la première fois que je recevais de tels messages, qu’il m’a offerts avec tant d’affection qu’ils m’ont particulièrement touchée. Il me renvoyait le miroir de qui je suis avec justesse et profondeur.
Avec Georges, j’ai réalisé combien mon estime était au tapis : «Je ne mérite pas d’être avec un homme comme lui ! Il doit en attirer de belles minces et féminines, etc…», ou «Je ne mérite pas d’être avec un homme riche !» ou toute autre considération émergeant suite à des comparaisons. Les voyant somme toute assez rapidement, j’ai pu accueillir ces miroirs, m’y mirer et décider de me les réapproprier car, dans le fond, je sais que je mérite un tel homme.
Avec Benjamin, d’autres miroirs ont commencé à scintiller rapidement, dont certains que je n’avais pas vus. Coach me les a fait voir. «Si on attire une telle personne qui a ou est ainsi, c’est qu’on l’a aussi».
Elle m’a aussi suggéré de contacter ma partie masculine en moi, pour qu’«il» me donne ce dont j’ai besoin, pour que j’arrive à me donner moi-même l’amour et le soutien, l’affection et la reconnaissance que j’aimerais avoir de bras tendres et soutenants d’un homme.
Coach m’a dit tantôt que, si j’arrive à prendre contact avec ma partie masculine intérieure et à accueillir l’amour qu’elle a à me donner, alors cette partie va se manifester dans la réalité = l’amoureux arrivant alors bientôt dans ma vie ! (Si je n’ai pas bien compris, elle va laisser un commentaire ci-bas pour ajuster la compréhension… Merci Coach
Je décante doucement de ce sentiment d’imposteure qui découle du sentiment de rejet initial de ma petite enfance. Une profonde blessure d’abandon y est aussi liée, le tout cicatrisant doucement…
La prise de conscience est 50% de la guérison…
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