Vite, un mariage princier !

Publié le 23 mai 2011 par Gommette1

Le Prince William et son épouse Kate ont été bien inspirés de se marier le 29 avril dernier, occupant de ce fait l’espace de tous les médias internationaux mobilisés pour ce conte de fée merveilleux, surfait mais merveilleux. Et avant qu’une onde dévastatrice (et je ne parle pas du tsunami japonais) viennent occuper les unes et bouleverser les programmes télévisuels, je pense évidemment à « l’affaire DSK ».

Notre époque, endiablée par le story telling, transforme images graves ou légères et faits dramatiques ou faits-divers en fiction haletante dont la fin est généralement bâclée pour laisser place à une nouvelle dramaturgie : rares sont les journalistes qui ont l’éthique vrillée au corps pour mener des enquêtes patientes, en général, ils chevauchent l’Histoire du Monde sans trop se préoccuper des enjeux de leur course épuisante aux scoops exigés par des patrons de presse plus enclins à vendre du papier qu’à informer.

L’onde médiatique strauss-kahnienne a été si forte que le Festival de Cannes a paru comme une fête foraine provinciale et lointaine avec ses acteurs endimanchés et ses paparazzis paresseux gagnés par l’ennui de n’avoir pas de petits scandales à se mettre sous le téléobjectif. Fort heureusement, le cinéaste Lars Von Trier a eu le mauvais goût d’avouer sa sympathie pour Hitler en ajoutant lors de la conférence de presse pour la présentation de son film Melancholia, « qu’Israël faisait vraiment chier » (sic !) et concluant «  OK, je suis un nazi ! » (re-sic !). Ça ne vous rappelle rien ? John Galliano…

Ces relents d’antisémitisme sont un signal préoccupant, alors que le populisme le plus rance s’épanouit dans notre vieille Europe qui s’effiloche. Il est temps aussi de se questionner sur des pratiques médiatiques dévorant les événements et les gens avec un système malsain qui tend un peu trop aisément ses micros à des individus qui ne devraient jamais sortir de l’ombre de leur petitesse morale et intellectuelle. Je pense à BHL et à d’autres penseurs à petites semelles un peu trop zélés à prendre la défense de l’ex-directeur du FMI.

Retrouvons enfin de la hauteur et grimpons sur un fameux Rocher pour célébrer bientôt, avec toute la pompe aristocratique attendu, le mariage du Prince Albert et de Charlène Wittstock. Passant du bassin olympique au pédiluve monégasque, la roturière nageuse en épousailles avec ce sympathique prince d’opérette, nous promet de belles images et de prompts commentaires ampoulés. En espérant que le Tour de France qui démarre au même moment ne vendra pas troubler la fête avec le coming out d’un champion ou avec des équipes entières trinquant à l’événement à grandes rasades de « pot belge »…

 

Photos : D.R.