Il s'agit de la troisième visite en un peu plus d'un an du dirigeant nord-coréen chez son plus proche allié et principal pourvoyeur d'aide économique. Dimanche s'est tenu au Japon un sommet trilatéral Chine-Japon-Corée du Sud consacré principalement à la catastrophe du 11 mars dans le nord-est de l'archipel nippon. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, Kim Jong-il se trouvait lundi à Yangzhou, une ville du centre de la province du Jiangsu (est). Kim pourrait être allé là, à bord de son train spécial, pour rencontrer l'ancien président chinois Jiang Zemin. Un convoi automobile censé transporter le leader nord-coréen a été vu partant d'une demeure gouvernementale de Yangzhou, vers une destination inconnue, a indiqué Yonhap. Selon le journal sud-coréen JoongAng Ilbo, Kim Jong-il a rencontré dimanche soir M. Jiang et pourrait avoir l'intention de se rendre ensuite à Shanghai, avant d'aller à Pékin pour s'y entretenir avec le président Hu Jintao.
Le régime de Pyongyang, seule dynastie communiste au monde, est réticent à s'engager sur la voie des réformes de peur de voir son emprise sur le peuple s'effriter, malgré les pénuries chroniques dont souffre le pays. Pour Kim Yong-hyun, chercheur à l'université Dongguk de Séoul, cette visite reflète la volonté de Kim de renforcer encore les liens économiques avec Pékin. L'influence économique chinoise sur son voisin nord-coréen, dont l'économie est aux abois, a augmenté alors que la Corée du Sud et les nations occidentales ont interrompu leur aide face à la menace nucléaire nord-coréenne et au refus de Pyongyang de discuter de sa dénucléarisation. Les échanges commerciaux entre la Corée du Nord et la Chine ont augmenté de 32 % l'an passé, pour atteindre 2,4 milliards d'euros.
La présence de Kim Jong-il, 69 ans, à la santé apparemment chancelante, vise également à montrer qu'il tient encore fermement les rênes du pouvoir, selon le professeur Kim Yong-hyun. Victime d'une attaque en août 2008, il a accéléré, depuis lors, le processus de succession en faveur de son fils Kim Jong-un. À seulement 27 ans, le plus jeune fils de Kim Jong-il a accédé en septembre à de hautes fonctions en devenant membre du comité central du parti unique au pouvoir et vice-président de sa commission militaire centrale.