La discrète visite chinoise de Kim Jong-il

Publié le 23 mai 2011 par Quiricus

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il poursuivait lundi sa très discrète visite en Chine, probablement destinée à obtenir une aide économique et des idées de développement pour son pays en difficulté. "Le leader de la Corée du Nord, Kim Jong-il, se trouve actuellement en visite en Chine", a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole du Parti communiste chinois, sans donner de détails. La veille, le Premier ministre chinois Wen Jiabao avait pour la première fois officiellement confirmé la présence en Chine de Kim Jong-il, arrivé vendredi. 

Il s'agit de la troisième visite en un peu plus d'un an du dirigeant nord-coréen chez son plus proche allié et principal pourvoyeur d'aide économique. Dimanche s'est tenu au Japon un sommet trilatéral Chine-Japon-Corée du Sud consacré principalement à la catastrophe du 11 mars dans le nord-est de l'archipel nippon. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, Kim Jong-il se trouvait lundi à Yangzhou, une ville du centre de la province du Jiangsu (est). Kim pourrait être allé là, à bord de son train spécial, pour rencontrer l'ancien président chinois Jiang Zemin. Un convoi automobile censé transporter le leader nord-coréen a été vu partant d'une demeure gouvernementale de Yangzhou, vers une destination inconnue, a indiqué Yonhap. Selon le journal sud-coréen JoongAng Ilbo, Kim Jong-il a rencontré dimanche soir M. Jiang et pourrait avoir l'intention de se rendre ensuite à Shanghai, avant d'aller à Pékin pour s'y entretenir avec le président Hu Jintao.
Le régime de Pyongyang, seule dynastie communiste au monde, est réticent à s'engager sur la voie des réformes de peur de voir son emprise sur le peuple s'effriter, malgré les pénuries chroniques dont souffre le pays. Pour Kim Yong-hyun, chercheur à l'université Dongguk de Séoul, cette visite reflète la volonté de Kim de renforcer encore les liens économiques avec Pékin. L'influence économique chinoise sur son voisin nord-coréen, dont l'économie est aux abois, a augmenté alors que la Corée du Sud et les nations occidentales ont interrompu leur aide face à la menace nucléaire nord-coréenne et au refus de Pyongyang de discuter de sa dénucléarisation. Les échanges commerciaux entre la Corée du Nord et la Chine ont augmenté de 32 % l'an passé, pour atteindre 2,4 milliards d'euros.
La présence de Kim Jong-il, 69 ans, à la santé apparemment chancelante, vise également à montrer qu'il tient encore fermement les rênes du pouvoir, selon le professeur Kim Yong-hyun. Victime d'une attaque en août 2008, il a accéléré, depuis lors, le processus de succession en faveur de son fils Kim Jong-un. À seulement 27 ans, le plus jeune fils de Kim Jong-il a accédé en septembre à de hautes fonctions en devenant membre du comité central du parti unique au pouvoir et vice-président de sa commission militaire centrale.