Le Gamin au Vélo

Publié le 23 mai 2011 par Mg

Film sans doute le plus accessible et le plus optimiste des frères Dardenne, ce Gamin au Vélo est encore loin de la comédie familiale. Évitant néanmoins les poncifs du genre, la fratrie la plus récompensée à Cannes conservent leur ton pour un film résumé de leur carrière, appuyé par une série de seconds rôles des habitués.

Le gamin, c’est Cyril, jeune garçon placé en foyer, profitant de chaque liberté (autorisée ou non) pour tenter de retrouver son père, parti chercher du travail ailleurs. Un père absent pour une rencontre inattendue, celle avec la coiffeuse Samantha, qui lui retrouve son vélo. Acceptant de prendre le garçon les weekends, Samantha doit gérer un jeune homme hyperactif, caractériel et qui ne distingue pas encore le bien du mal, les dealers des partis de foot… Une histoire simple, efficace, qui ne s’encombre pas d’appendices inutiles, mais se concentre sur le personnage principal, incarné par le formidable Thomas Doret. Autour de lui, on distingue un père absent (Jérémie Renier), une jeune femme isolée.. Des personnages qui se racontent par eux-mêmes, sans toutefois nier qu’on aurait pu facilement rallonger l’histoire par des petits plus narratifs sur eux. Mais les Dardenne ne veulent pas rallonger, et nous content uniquement l’histoire du Gamin au Vélo, sans plus ni moins.

Une manière de revenir aux bases, sans nier leur cinéma. Ainsi des tragédies il y aura, un fond social évidemment, aussi. On se demandera tout le film pourquoi Samantha croit à chaque fois en ce garçon, pourquoi elle accepte d’endurer ses crises et ses erreurs. Mais à trop réfléchir, on pourrait perdre la simple envie d’aider, l’accueil de Cyril, l’idée de tisser un lien.. Se finissant étrangement bien, en remettant le compteurs à zéro (pas de compteur à zéro ici – on pourrait presque croire que le film dure un peu uniquement pour expliquer que les victimes de Cyril ne sont pas si innocentes). Pas de manichéisme, pour une situation d’un pessimisme terriblement réaliste. Ce Gamin au Vélo ne distinguera pas beaucoup d’espoirs, sauf pour Samantha, jeune femme que l’on devine désireuse de maternité. Sans être foncièrement dramatique, ce nouveau Dardenne fournit un film énergique comme son héros, sur une adolescence difficile et un désir de paternité jusqu’au boutiste. Ici, personne n’a raison ou tort. Tout le monde chercher une famille.