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Etat chronique de poésie 1216

Publié le 23 mai 2011 par Xavierlaine081

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1216

J’ai tourné le dos, fermé la porte et regardé dans la direction où le disque lunaire me conduisait. Dans un silence de la ville assoupie, j’ai claqué la portière des songes et des tensions, ouvert la route aux rêves éphémères. Luttant contre la fatigue et la lourdeur des paupières, j’ai roulé, roulé vers un exil provisoire qui me conduirait vers d’autres rivages où délaisser le poids d’un quotidien de contraintes et d’obligations.

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Monde étrange qui tend à rendre un métier désagréable par le seul poids de cette dictature administrativo-économique. Toujours répondre à plus de sollicitations, sans rien recevoir en partage, toujours travailler plus, sans rien qui vienne rendre l’espace de ce travail plus supportable.

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Devrais-je m’en plaindre ? Certes non ! Rien que de très banal à cette pression qu’exerce un état au service de la frange la plus fortunée de ses citoyens, avec l’assentiment mutique de nos contemporains. L’étonnant est, justement, dans cet assentiment.

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On pourrait croire en une réaction, en un soubresaut de vie qui ferait que des hommes et des femmes soumis à cet esclavage sournois se lèveraient, crieraient leur colère, leur refus de se soumettre à des règles iniques dont le seul but est de les priver du fruit de leur labeur. Mais rien ne vient que la soumission.

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Il est vrai qu’à faire taire les rebelles, à emprisonner les jeunes de Tarnac, à cogner et poursuivre les militants syndicaux, les rebelles à tout ordre imposé sans discussion, il devient dur de clamer encore son refus. Les tièdes et mièvres y puisent les bonnes raisons de ne pas agir. Ils rampent d’autant plus que, dans un dictature qui ne dit pas son nom, on tape sur ceux qui relèvent la tête : beau moyen d’expliquer qu’il vaut mieux accepter, même l’inacceptable !

*

Alors voilà que s’ouvre sous mes yeux un horizon sans limite

Quelques vagues en proviennent qui écument dans la rage des écueils

Dans la clarté d’un soleil couchant

Mes pensées errent en des secrets de sable

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Mon âme resterait ici

Entre deux dunes vaguement retenues par quelques ajoncs

Dans le murmure des rouleaux qui se retirent

Je laisserai flotter le bonheur d’échapper pour quelques jours à l’ignoble

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Allongé à même la grève

Je regarderai le jeu des goélands

Leur liberté grâce et insouciance d’être

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Saint Pierre d’Oléron, 17 avril 2011

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