Cela fait une semaine que l’affaire DSK occupe tous les esprits, est au coeur de toutes les discussions, jusqu’à la nausée… Pourquoi accorder une telle importance à une sombre affaire qui mêle moeurs et politique? Peut-être parce qu’au delà du choc, du dégoût des uns ou de la stupeur des autres, DSK incarnait le « meilleur candidat », celui capable de porter haut les chances du PS, et de décomplexer les déçus de cinq années de Sarkozy.
Mais ce qui caractérise un véritable candidat à une élection présidentielle, c’est son appétit pour la fonction, sa capacité à tout sacrifier pour arriver. Pour une raison très simple: seuls ceux portés par une ambition dévorante vont jusqu’au bout. Parce que la fonction, au-delà de tous les privilèges qu’elle comporte, requiert un instinct de tueur, capable de tenir bon malgré la tempête et les obstacles sur son chemin.
Tout aussi ahurissante qu’elle soit, l’affaire DSK peut être ramenée à la dimension d’un obstacle sur le chemin de la présidentielle: qu’il le surmonte, et la voie est tracée jusqu’à la victoire … ou l’obstacle suivant. Cela peut sembler inconvenant ou cynique, mais une affaire de moeurs ramenée à la dimension d’une fonction présidentielle, c’est fort peu de choses. Et s’il veut prendre la direction d’un état, un tel candidat doit démontrer sa capacité à venir à bout de tous types de crises…
Voilà pourquoi je veux bien faire le pari suivant: DSK sera de retour avant la fin de l’année, et d’attaque pour la présidentielle 2012. Cela peut vous sembler dingue, mais imaginez qu’on vous ait annoncé, début avril, que dans quelques semaines, le patron du FMI tomberait dans une sombre affaire de moeurs, qu’auriez-vous répondu? Impossible, non?