Extension de Roland-Garros : pour prétendre qu'il n'y avait pas d'alternative au massacre programmé des serres d'Auteuil, Delanoë vient d'affirmer que la couverture du boulevard périphérique, qui passe à côté du stade et aurait permis de l'agrandir sans tous ces dégâts, coûterait "des centaines de millions d'euros". C'est faux, si l'on en juge par les chiffres mêmes que la mairie a communiqués au sujet de la couverture de la porte des Lilas, un ouvrage largement aussi important et complexe que celui qu'il aurait fallu entreprendre porte d'Auteuil.
Une petite souris du Delanopolis était présente à la conférence de presse que la Fédération française de tennis et Delanoë ont donné la semaine dernière au sujet du projet d'extension de Roland-Garros.
La salle était à moitié vide et Delanoë s'est vite éclipsé, non sans avoir proféré des énormités qui en disent long sur le mensonge qui caractérise ce scandaleux dossier.
En effet, à la question pertinente posée par un journaliste de savoir si, pour éviter que l'extension ne se fasse sur les Serres d'Auteuil, une couverture partielle du périphérique, à la hauteur du magasin Carrefour situé tout à côté, n'était pas préférable, Delanoë a répondu : " vous envisagez une hypothèse dont vous dites qu'elle couterait 50 à 60 millions d'euros et moi dont je pense que c'est plusieurs centaines de millions d'euros. Ecoutez : le Périphérique je l'ai couvert, je l'ai fait moi porte de Vanves, porte des Lilas, je sais combien çà coûte, bon. Donc, non. C'est pas du tout, je ne vais pas, malgré tout l'intérêt, toute l'admiration que j'ai pour Jean Gachassin, dépenser des centaines de millions d'euros..."
Patatras ! Des centaines de millions d'euros dit-il ?
Et bien non ! Regardons par exemple combien a coûté la couverture de la porte des Lilas, largement aussi longue et complexe : de l'aveu même de la mairie, 99 millions : un document officiel la chiffre très précisément. Et porte des Lilas l'ouvrage est même nettement plus important que celui qu'il aurait fallu entreprendre à Auteuil. De plus, si la ville n'avait pas fait à la FFT la fleur de lui réclamer une redevance manifestement sous-évaluée, le financement de cette couverture était tout ce qu'il y a de plus facile à trouver.
C'est donc à nouveau la précipitation et la faiblesse de Delanoë vis-à-vis des puissants, pour des raisons d'image et de com' qui ont eu raison des intérêts de Paris. Triste sort d'une ville victime d'un "serial destructor" qui la dirige et ne l'aime pas.