Ce projet de réforme, examiné cette semaine au Sénat, est une régression et une illusion. Une régression car il porte atteinte à un principe fondamental de notre droit : on ne juge pas les mineurs comme des majeurs, principe qui découle tant de notre Constitution que des conventions internationales ratifiées par la France. Une illusion car il laisse à penser que la justice est trop laxiste. Qui peut encore croire, après huit ans de cette politique, qu’il suffit de durcir les textes pour faire cesser la délinquance ?
Alors que la justice manque cruellement de moyens, alors que la Protection Judiciaire de la Jeunesse est le parent pauvre de la justice depuis des années, ce gouvernement s’enferre dans une politique à courte vue, électoraliste et inefficace. Le Parti socialiste dénonce cette atteinte à la spécificité de la justice des mineurs et réaffirme son attachement à ce principe et à la nécessité d’une législation et d’une juridiction spécialisées. Dans son projet, dans son Livre du Changement, le Parti socialiste s'engage à préserver cette spécificité et à revaloriser l’intervention des services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse, outil essentiel en matière de justice des mineurs.
Le Parti Socialiste a salué l’organisation du « procès de l’enfermement des enfants étrangers ». En effet, samedi 14 mai, à l’initiative de plusieurs organisations, s'est déroulé le « procès de l’enfermement des enfants étrangers ». Au mépris de ses engagements internationaux, en France aujourd’hui, des enfants, parfois en bas âge, sont privés de liberté au seul motif que leurs parents ne disposent pas de titres de séjour.
Cette situation est dénoncée par des organisations internationales comme contraire à la protection des droits des enfants. Le Parti socialiste salue cette manifestation d’intérêt public, qui a vocation à alimenter le débat démocratique et à interpeller la société française. Dans son projet, dans son Livre du Changement, le Parti Socialiste s’est engagé à mettre un terme à toute rétention pour les enfants.