Non seulement Batman doit affronter le Pingouin, monstre génétique doté d'une intelligence à toute épreuve, qui sème la terreur. Mais, plus difficile encore, il doit faire face à la séduction de deux super-femmes, la douce Selina Kyle et la féline Catwoman qui va lui donner bien du fil a retordre. Si Bruce Wayne apprécie Selina, Batman n'est pas insensible au charme de Catwoman...
Batman Returns (1991, 2h06), film britannique et américain réalisé par Tim Burton, avec Michael Keaton, Michelle Pfeiffer, Danny DeVito…
Batman, le défi est le second volet de la saga et aussi le deuxième avec Tim Burton aux commandes.
Dans le troisième, il sauve les meubles (il produit le film réalisé par Schumacher) avant que George Clooney ne tue le héros de Gotham. Entre nous, heureusement que Nolan est arrivé pour donner un coup de vie à la saga. C’eut été dommage d’en rester là.Bref, pour en revenir à cet épisode, Batman est confronté à deux ennemis. Le premier, le pingouin incarné par un très convaincant DeVito, entend aussi bien retrouver ses origines qu’obtenir « cette humanité qu’on lui a refusé ». Et, c’est pour ainsi dire manipulé par le vil Max Shreck (peut être le vrai méchant de l’histoire) qu’il trouve la solution en briguant le mandat de maire. D’ailleurs, on retrouvera ce Christopher Walken dans un autre film réalisé par Burton : Sleepy Hollow dans la « peau » du cavalier sans tête. Le second, ou plutôt la seconde, ne manque pas de chien si vous me permettez un jeu de mot... Batman doit partager la vedette de héros torturé avec la gentille Selina Kyle qui sort les griffes la nuit et devient Catwoman. On retrouve encore Shreck derrière cette transformation. On ne sait pas bien ce qui motive cette dernière, si ce n’est un désir de se faire respecter, enfin, pour ce qu’elle est en tant que femme, en tant qu’être humain tout simplement.
Ce trio est plutôt intéressant point de vue symboles. Entre le Pingouin qui demande de la reconnaissance alors qu’on la lui a refusée à cause de sa difformité, entre Catwoman/Selina Kyle qui est rabaissée par son patron à longueur de temps, seule femme présente dans l’entreprise, et Batman/Bruce Wayne torturé et esseulé. Tim Burton tape fort pour chacun de ces personnages, nous gratifiant pour les uns et les autres de scènes mémorables. On se souvient de la transformation de Catwoman et du Hello There qui devient Hell here. Tout un programme. Pour une fois, Bruce Wayne n’est pas que le bellâtre homme à femme qu’on différencie bien de Batman. Les deux personnalités sont bien plus imbriquées. Et le Pingouin, par les points communs qu’il peut entretenir avec Batman mais aussi par son attrait différent aux yeux des gens « normaux », représente en quelque sorte la face sombre/dégénérée du héros.
Parmi cette intrigue psychologique se déroule aussi un vrai film d’action dans un Gotham sombre et violent à souhait. Certes, certains costumes sont un peu vieillis. Mais Tim Burton nous livre une interprétation plus que saisissante des bas fonds de la ville. Bémol quand même, une fois le puzzle en place, on attend un peu qu’il en finisse. Mais on ne boude pas notre plaisir non plus.
Note :
Les Murmures.