Padzone : vos jeux du moment

Note de la rédaction : avant de se réfugier dans un bunker suite à l'annonce de la fin du monde sur Twitter, Watercat a fait parvenir son billet pour le Padzone. Remercions-le pour cette douce pensée altruiste.

Alors qu'un justiciable ordinaire fredonne son répertoire de grand séducteur dans un vaste appartement donnant sur Ground Zero - "toi plus moi plus toutes celles qui le veulent" - et que l'on célèbre aujourd'hui en ce 22 mai 2011 les 104 ans de Georges Prosper Remi, plus connu sous le nom de Hergé, le monde vidéoludique se réveille tranquillement, au doux chant de quelques angry birds. Point de scandale politique majeur pour lui, il n'a que faire du soulèvement de la rue espagnole et se préoccupe encore moins des actes de Bachar el-Assad. Si rien ne semble pouvoir perturber sa quiétude, c'est bien parce que le véritablement séisme vidéoludique - attendu celui là - approche. En effet, avant l'E3, comme chaque année, le temps semble s'arrêter pour les joueurs, développeurs, éditeurs voire les constructeurs. Plus rien ne compte si ce n'est cette attente interminable et ce décompte des jours avant la date fatidique. On entre ici dans un exercice de style assez périlleux qui demande aux développeurs de donner tout en en gardant assez pour le salon et qui requiert des joueurs une patience à toute épreuve pour ne pas craquer devant les sorties actuelles par peur de regretter de n'avoir mis un denier supplémentaire de côté à l'annonce de nouveaux jeux lors de l'E3. Finalement, ce n'est pas tant du dédain qu'expriment les joueurs par rapport à toutes les actualités mondiales qui se succèdent, c'est au contraire une sorte de repli sur eux-mêmes, une façon plus rassurante d'aller chercher dans le virtuel ce qu'ils n'arrivent plus à retrouver dans le réel. Le jeu vidéo comme reflet de notre humanité, vous en doutez ? L'équipe de LiveGen en a fait l'expérience cette semaine.
Ainsi, sur le divan se sont succédés tour à tour Aalok, qui aura tenté, par le biais de deux catharsis très différentes que sont Tomb Raider Trilogy et Tiger Woods PGA Tour 12, de se défaire d'une certaine image pré-conçue de la femme, spartan333 qui a parcouru les longs tunnels sinueux de Metro 2033 pour exorciser sa peur de se perdre dans les méandres de son inconscient ou encore Mookie qui en incarnant Cole Phelps dans L.A. Noire, a voulu pallier son incapacité à être réellement Cole Phelps. Melkor de son côté a rejetté l'idée même de premier, d'original et seul compte pour lui les seconds comme il le montre en jouant à DiRT 2 et StarCraft 2, alors que sa collègue Zaz, quant à elle, a trouvé un expédient parfait à sa bestialité cachée en la personne du RPG tactile Chaos Rings Omega. De même, on pourra souligner la tentative d'oldkid qui, comme un Tocqueville moderne, aura aussi essayé d'apporter sa propre vision de la démocratie à un pays opprimé par l’intermédiaire de Just Cause 2. Pour ma part, j'ai mis à rude épreuve ma persévérance et le dépassement de soi en essayant continuellement de me battre moi-même dans Trackmania Wii (le test arrivant sous peu) ce qui, je dois l'avouer, une expérience psychologique extrêmement féconde. Vous l'aurez aisément compris de jeux vidéo à analyse psychanalytique, il n'y a qu'un pas.
Et toi, à quoi tu joues (je te dirai qui tu es) ?