Il restera ici «jusqu'au désespoir»
Bernard, 51 ans, est l'un d'eux. Ingénieur au Cameroun, installé en France depuis huit ans, il a frôlé la mort dans son pays, un an seulement après avoir été diagnostiqué séropositif. Et pour cause, les antirétroviraux fournis par son médecin n'étaient que des placebos. Son salut viendra du programme Esther de coopération entre la France et les pays d'Afrique qui lui permet, cette fois, de suivre une véritable trithérapie.
Désormais intégré en France, celui qui se qualifie volontiers de «miraculé» vit dans l'expectative. La nouvelle disposition de la loi menace en effet d'expulsion les ressortissants dont le traitement existe chez eux. Bernard voit dans ces expulsions vers une mort prématurée «des bombes que l'on envoie en Afrique». Sans autre choix, lui affirme qu'il restera ici « jusqu'au désespoir », avant de lâcher: «Ce ne sont pas les malades qu'il faut combattre, c'est la maladie. Il ne faut pas se tromper d'ennemi.»
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