Alors que d’autres ont en tête les présidentielles de 2012, une partie de la gauche radicale était au Havre, aujourd’hui, manifestant contre le G8.
Ce week-end est le résultat d’une «caravane de mobilisation» tel que l’indique le site internet du NPA . Les banques sont les premières ciblées par ces actions, comme à Rouen où elles ont été recouvertes d’affiches comme « la BNP, la banque la plus radioactive du monde». Au Havre, on entendait « G 8 dégage ! », les manifestants reprenant les mots des révolutions arabes. « Banquiers voleurs, patrons voyous » ou encore « les peuples d’abord, pas la finance » et même un très bien trouvé « Faites l’amour, pas les magasins ». Dimanche, le lendemain de la manifestation, un forum des Alternatives est prévu avec des rencontres-débat autour de 8 thèmes concernant la finance, le nucléaire, l’annulation des dettes des pays du Sud… (voir le programme ici ). Des actions décentralisées, notamment à Paris et Berlin, sont pourtant prévues. Les organisateurs préfèrent, pour le G8 comme le G20 qui suit cet été, ne pas se retrouver en face-à-face avec la police. Principal objectif : ne pas offrir le même spectacle qu’à Strasbourg, en 2009, où le sommet anti-OTAN avait offert aux médias des scènes exagérées de guerre civile, entre bombes lacrymogènes et hôtel en flammes. Eviter la répression, aussi, puisqu’il y avait eu 300 interpellations et plus d’une centaine de gardes à vue.
Outre le NPA, le Parti de gauche était également de la partie, pour qui «le G8 protège la finance et la production énergétique nucléaire » . On recensait bien sûr les autres membres du Front de gauche mais aussi des militants d’Europe écologie et beaucoup de manifestants issus du mouvement social, d’associations, de syndicats - Solidaires, CGT, CFDT - des décroissants, des anti-nucléaires et de simples citoyens mobilisés. La CNT a aussi sorti quelques drapeaux. Placé sous le signe de l’international, la manifestation a peiné a rassemblé des militants venus d’autres pays. Alors que des organisations venues d’Afrique du Sud, du Niger, du Japon étaient annoncées, seuls des Tunisiens se sont vraiment fait entendre.
Les manifestations contre le G20 suivront ce premier tour de mobilisation. Le NPA annonce « une manifestation internationale le 1er novembre », tandis que le sommet se réunira à Cannes les 2 et 3 novembre. Avec, encore une fois, un fort dispositif de sécurité. On ne connaît pas encore les lieux de mobilisations prévus, mais pourquoi pas Notre-Dame-des-Landes où doit se construire l’aéroport du Grand Ouest ? Le site est évoqué parce que c’est un lieu de luttes que certains militants, notamment anarchistes, veulent mettre en valeur. Un forum des peuples, au lieu encore indéterminé, doit se dérouler du 31 octobre au 3 novembre. Le risque, pourtant, c’est la dispersion. La campagne électorale accélérera son rythme : si le président sortant veut capitaliser sur le G20 pour les présidentielles, l’enjeu pour les manifestants sera de rassembler un maximum pour faire entendre une autre voix que la sienne. Avant que tout le débat ne soit restreint aux urnes.