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grande distribution et exploitation sociale

Publié le 22 mai 2011 par Despasperdus

Dimanche dernier, deux tiers des salariés de Carrefour market ont répondu à l'appel à la grève de la CGT, un vrai succès dans ce secteur où la précarité et les bas salaires sont légion :

LES gros s'en mettent plein les fouilles, peut-on lire sur les tracts. Chez Carrefour Market, les bénéfices ont grimpé cette année de 11,3 %, les salaires de 1,3 %, l'augmentation du Smic décidée par l'État (...) « J'ai quarante ans de boutique et je gagne 1 070 € nets mensuels. Ce n'est vraiment pas normal. Vivement la retraite ! »

Les revendications salariales ne sont pas exorbitantes :

Ils ont notamment réclamé les mêmes avantages que leurs collègues des hyper Carrefour, soit « une prime de 220 euros, une meilleure prime vacances et une remise de 10 % sur leurs achats ». Il leur faudrait aussi une augmentation de salaire «nettement supérieure à celle de 2 % accordée».

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De plus, la nouvelle organisation du travail repose à fond sur la polyvalence :

une « polyactivité » dans les rayons, qui génère des pressions et des changements d'horaire imposés. « Avant, on avait chacun notre rayon. On le gérait en commerçant. Maintenant, tout le monde est mélangé, on ne gère plus rien, on sert juste à faire du rempotage. » Inacceptable pour Florence qui est aussi déléguée CGT : « Au bout de 30 ans, se retrouver à faire une sorte de travail à la chaîne, c'est un recul contre lequel nous devons lutter ».

A ces conditions de travail dégradées, les salariés dénoncent :

« le non-remplacement des vacances et des congés maladie et l'augmentation des cadences »

Parallèlement à ce mouvement, 156 salariés ont engagé une procédure prud’homale contre la société précitée qui leur sucre la rémunération de leurs pauses :

pour réclamer des dommages et intérêts à hauteur de 437 000 euros (soit 2800 euros en moyenne par dossier). En cause, la rémunération de leur temps de pause qui se serait « fondue », en juillet 2005, dans la rémunération du temps de travail effectif qui, elle, n'aurait pas augmenté pour autant. Le temps de pause, rappelons-le, représente dans ce cas 5 % du temps de travail effectif, et par la même occasion 5 % de la rémunération totale du salarié.

Conditions de travail déplorables, bas salaires, temps de travail partiel imposé, et peut-être le vol sur les salaires... dans la grande distribution.

Elle n'est pas belle la France sarkoziste dans cette Union européenne du traité de Lisbonne ?

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